Après des mois de tergiversation, la Commission européenne met sur la table sa proposition pour plafonner les prix du gaz. Une proposition « en dernier recours » et « temporaire », pour éviter des prix totalement excessifs.
Le plafonnement des prix du gaz ne sera pas la grande révolution attendue
Pourquoi est-ce important ?
Depuis des mois, des États membres, notamment représentés par la Belgique, plaident pour plafonner les prix du gaz au niveau européen. Très peu favorables à une intervention sur les marchés, l'Allemagne et les Pays-Bas s'y sont longuement opposés. La Commission, qui jusqu'ici s'était montrée très frileuse, arrive enfin avec une proposition. On comprend entre les lignes que le plafonnement a pour but unique d'éviter des prix excessifs comme on en a connu en août, quand le MWh dépassait les 350 euros.Dans l’actu : la Commission propose un plafonnement des prix du gaz.
- Il ne s’agira finalement pas d’un plafonnement variable sous forme de « corridor », mais d’un plafonnement fixe.
- Il sera activé automatiquement lorsque le prix du TTF dépasse un plafond fixe, si le GNL ne connait pas une hausse de la même ampleur, partout dans le monde.
- Ce plafond devra en outre être supérieur au prix du GNL, sans quoi les pays de l’UE verront des navires pleins de GNL partir vers d’autres marchés, notamment en Asie.
Le détail : on ne connait pas encore les détails…
- Une fois que tout cela est dit, il reste à déterminer le plus important : le montant du plafond et la durée de la mesure.
- Une réunion aura lieu le 24 novembre entre les ministres européens de l’Énergie, après quoi ce sera aux États membres de trancher. Personne ne se risque à une date. Rappelons que les États s’étaient déjà mis d’accord pour discuter de ce plafonnement des prix lors du Sommet européen du… 21 octobre.
L’essentiel : le plafonnement des prix n’agira qu’en tout dernier recours, pour éviter les prix très excessifs.
- La Commission n’a pas indiqué l’impact sur les factures d’énergie des citoyens. Pour la bonne raison que son plafonnement n’interviendra que pour limiter les situations extrêmes, comme en août dernier. La spéculation avait fait grimper le MWh à 350 euros. Il est aujourd’hui redescendu autour des 110 euros.
- Les factures d’énergie resteront donc chères, mais le mécanisme interviendra pour que les factures ne deviennent pas totalement impayables, nécessitant des interventions des États: un puits sans fond pour les finances publiques.
- Rien à faire, l’inquiétude pour l’approvisionnement est trop grande, notamment en Allemagne. L’année prochaine est l’année de tous les risques: remplir les stocks sera tout sauf évident.
- Un plafond trop bas ferait fuir le gaz en dehors de l’Europe. Et un prix assez haut est le moyen le plus efficace de limiter la consommation des Européens, tel est le raisonnement de l’Allemagne et de la Commission.
