Le nouveau président tchèque n’a pas froid aux yeux

La République tchèque a un nouveau président en la personne de Petr Pavel. L’ancien général de l’OTAN a déjà pris un départ assumé dès son élection. Son orientation géopolitique ne fait aucun doute.

Dans l’actualité : Qui est le nouveau président de la République tchèque ?

  • Petr Pavel est un militaire dans l’âme. Fils d’un officier du renseignement, Pavel a lui-même été formé à l’école militaire de Vyskov. En 1983, il est devenu soldat dans l’armée tchèque en tant que paracommando, puis en tant que commandant de peloton.
  • Deux ans plus tard, Pavel rejoint le parti communiste, une période qu’il qualifiera plus tard « d’erreur ». En 1988, il entre à l’Académie militaire de Brno, pour suivre les traces de son père en tant qu’officier du renseignement. Plus tard, il étudiera également dans plusieurs universités aux États-Unis et au Royaume-Uni.
  • Ensuite, Pavel retournera dans l’armée, où il participera notamment à la force de maintien de la paix de l’ONU en Bosnie, pendant les guerres de Yougoslavie. Dans la suite de sa carrière, Pavel a été chef d’état-major de l’armée tchèque et président du Comité militaire de l’OTAN. Il a fait ses adieux en 2018.

A prévoir : Pavel ne prêtera officiellement serment en tant que président que le 9 mars, mais il donne déjà le ton.

  • Après sa victoire électorale, les félicitations pleuvent du monde entier. Le premier dirigeant mondial à avoir parlé à Pavel a été le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce faisant, il a immédiatement envoyé un message fort, à savoir que la République tchèque ne laissera pas tomber le pays assiégé.
  • Pavel a ensuite pris son téléphone pour contacter le président de Taiwan, Tsai Ing-wen. Cela a immédiatement valu au nouveau président une réprimande de la Chine. « Pavel a marché sur la ligne rouge de la Chine » et « il a blessé les sentiments de nombreux Chinois », a répondu Mao Ning, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
  • Le fait que Pavel ait appelé Tsai Ing-wen, et ait même informé qu’il souhaitait rencontrer la chef d’État dans la vie réelle, est un coup dur pour la Chine : celle-ci considère Taïwan comme une province rebelle, et ne jure que par le principe « One China » : la République populaire de Chine est la vraie Chine, la République de Chine (Taïwan) n’existe pas.
  • Par sa communication, Pavel envoie immédiatement un signal fort aux alliés européens : ils sont toujours très prudents dans leur communication sur Taïwan, surtout lorsqu’il s’agit de diplomatie. Par exemple, Taïwan n’a pratiquement pas d’ambassades en Europe, mais plutôt des « bureaux de représentation ». Le mot ambassade, selon la Chine, indique une reconnaissance en tant que pays indépendant, et pourrait nuire aux relations commerciales. Pavel semble déjà vouloir s’attaquer à cette vache sacrée.
  • Dans le même temps, Pavel prend ses distances avec son prédécesseur et actuel président Milos Zeman. Ce dernier a toujours suivi une voie plus pro-chinoise. Sous Pavel, la République tchèque prendra un cours plus pro-occidental. Avec sa formation militaire, l’ancien général semble vouloir se faire un nom dans ce domaine également ; un soutien supplémentaire à l’Ukraine semble donc devenir une certitude.

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