Certaines banques ont commencé à exploiter nos données personnelles pour traquer de nouvelles opportunités de commissions.
Contrairement aux géants des tech, les banques ne sont pas tenues de spéculer sur nos intentions en fonction de notre activité sur le net. Elles savent effectivement comment nous dépensons notre argent.
Une opération gagnante sur deux tableaux
Nos argentiers peuvent alors s’arranger avec nos fournisseurs pour qu’ils nous proposent des promotions en cas de paiement avec leur carte de crédit, par exemple. Ils gagnent ainsi sur les deux tableaux : d’abord, en tant qu’apporteur d’affaires, puis grâce à la commission sur le paiement par carte de crédit.
Ils peuvent aussi deviner ce qui sera susceptible de nous intéresser à l’avenir. Si nous achetons un billet d’avion, nous pourrions avoir besoin d’une location de voiture à destination…
Aux États-Unis, Wells Fargo, Chase et d’autres banques collaborent avec des sociétés telles comme Cardlytics ou Augeo, pour convertir les données personnelles de ses clients en programmes d’offres personnalisées.
Pas (encore) de notifications SMS
Au total, Cardlytics analyse pas moins de 2,8 milliards de dollars de dépenses annuelles dans le monde. American Express a créé son propre service de data mining.
Ce nouveau segment d’affaires n’en est qu’à ses balbutiements, et les banques demeurent prudentes, redoutant de perdre la confiance de leurs clients. Pour découvrir ces offres, ces derniers doivent encore se connecter à leur compte. Pas question d’adresser des notifications par SMS, plus intrusives.
Les commissions générées par ces programmes ne permettent pas encore d’en couvrir les coûts. Mais les banquiers y voient une belle opportunité de fidéliser leurs clients. Pourquoi utiliser une autre carte de crédit si vous pouvez gagner 10 % sur une note de restaurant ?
Les défenseurs de la vie privée inquiets
Les défenseurs de la vie privée tiennent aussi là un nouveau cheval de bataille. Les banques insistent sur le fait qu’elles ne communiquent pas de renseignements personnels, mais des chercheurs experts en protection de la vie privée ont prouvé que ces données pouvaient être “reconnues”.