Le Japon a décidé de revoir ses objectifs climatiques à la hausse. Alors que le pays pensait atteindre la neutralité au carbone au cours de la seconde partie de ce siècle, il a finalement décidé d’accélérer la transition pour ‘réduire les émissions de gaz à effet de serre à zéro d’ici 2050’.
Cette annonce intervient alors que le Premier ministre japonais, Yoshihide Suga faisait son premier discours de politique général devant le parlement depuis son investiture. Pour l’instant, le gouvernement n’a pas encore donné de plan précis pour devenir neutre en émission de carbone en seulement 30 ans. Mais le défi est de taille.
Le Japon est le 5e pays du monde qui émet le plus de CO2, juste derrière la Chine, les États-Unis, l’Inde et la Russie. L’île représente à elle seule 3,4% des émissions mondiales.
Charbon
Son principal problème est sa dépendance au charbon. Depuis l’incident de Fukushima, le pays s’appuie énormément sur les centrales au charbon pour créer son électricité.
Le Premier ministre a donc annoncé que le Japon allait concentrer une partie de ses forces sur les énergies renouvelables et sur les centrales nucléaires. Bien qu’elle produise énormément de déchets toxiques, l’énergie nucléaire n’émet pas de CO2 lorsqu’elle est en fonction. Le pays remplace un problème par un autre. L’ONG Greenpeace, qui a applaudi l’annonce d’un pays neutre en carbone plus rapidement, souligne toutefois que cela ne doit pas les obliger à augmenter leur dépendance au nucléaire. Cependant, pour l’instant, le plan énergétique du Japon est de fournir seulement 22 à 24% de l’électricité via des sources d’énergie renouvelable d’ici 2030. Ce qui n’est clairement pas suffisant.
Le nucléaire semble être une solution qui offre facilement de l’énergie sans sortir des limites des accords de Paris. Il faudra toutefois réussir à faire accepter cette décision à la population, toujours marquée par la catastrophe de Fukushima, que les autorités n’ont d’ailleurs toujours pas réussi à solutionner.
Les nouvelles technologies
Dans les autres domaines, le Japon espère pouvoir s’aider des nouvelles technologies pour faire baisser les émissions de CO2. ‘La clé est l’innovation’, a assuré Yoshihide Suga. Il note, par exemple, les batteries solaires qui permettraient de conserver l’énergie produite par le soleil pour pouvoir l’utiliser quand on en a besoin.
Le Japon pourra dans tous les cas être aidé par d’autres pays du monde pour trouver des solutions durables. L’Union européenne, la Chine ou encore le Royaume-Uni se sont engagés à devenir neutres en carbone d’ici les 30 à 40 prochaines années. Bien que les situations économiques, sociales et politiques soient très différentes, les États feront certainement face aux mêmes défis et pourront s’inspirer mutuellement.