Le ministre italien de la Défense : « La passivité envers la Russie peut avoir des conséquences catastrophiques »


Principaux renseignements

  • Le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, avertit que l’Occident perd du terrain dans une guerre hybride contre la Russie en raison de son inaction.
  • Le ministre identifie la Russie comme le principal agresseur, qui utilise des outils militaires et non militaires tels que les cyberattaques et les campagnes de désinformation.
  • Crosetto préconise des mesures proactives.

Le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a lancé un avertissement sévère concernant la menace croissante d’une guerre hybride menée par la Russie contre les pays occidentaux. Dans un document détaillé de 125 pages intitulé Countering Hybrid Warfare: An Active Strategy (Lutter contre la guerre hybride : une stratégie active), Crosetto condamne la passivité de l’Occident face à l’agression de plus en plus brutale de la Russie. Il affirme que l’approche actuelle, caractérisée par la lenteur des prises de décision et l’hésitation, est insuffisante pour faire face aux attaques sophistiquées et multidimensionnelles de la Russie.

Crosetto souligne la nature continue de la guerre hybride, qui vise les infrastructures critiques, les principaux centres décisionnels, les services essentiels et la structure sociale des nations. Il avertit que le risque de dommages catastrophiques augmente de jour en jour. Le ministre critique la passivité de l’Occident.

Moyens non militaires

Crosetto considère la Russie comme le principal agresseur dans la guerre hybride, qui consiste à utiliser une combinaison de moyens militaires et non militaires pour déstabiliser ses adversaires, saper leur cohésion interne et influencer leur volonté politique. Il cite de nombreux exemples d’attaques russes récentes, notamment des cyberattaques contre des entreprises de défense et de technologie qui soutiennent l’Ukraine, des incendies criminels dans des dépôts contenant du matériel destiné à l’Ukraine, des activités inexplicables de drones à proximité d’aéroports européens et une ingérence présumée dans les élections présidentielles roumaines.

Le ministre souligne une tendance inquiétante. La fréquence des attaques hybrides augmente. Il attire l’attention sur les données de Globsec, un groupe de réflexion basé à Prague, qui a enregistré plus de 110 actes de sabotage et tentatives d’attaques en Europe entre janvier et juillet, principalement en Pologne et en France. Bon nombre de ces incidents sont liés à des personnes ayant des liens avec la Russie.

Centre européen

Crosetto prévient que l’Occident risque de perdre ce conflit asymétrique par épuisement s’il n’agit pas de manière plus proactive et plus décisive. Il appelle à la création d’un centre européen spécialisé dans la lutte contre la guerre hybride. Mais aussi la création d’une cyberforce spécialisée de 1 500 personnes, la formation d’experts militaires en intelligence artificielle et en protection de la chaîne d’approvisionnement, et l’élaboration de stratégies robustes pour lutter contre la désinformation. (fc)

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