Le ministre bruxellois de l’Emploi, Bernard Clerfayt (DéFI), demande le report de la réforme prévue des allocations de chômage. Le ministre craint que l’impasse budgétaire fédérale et l’incertitude politique qui entoure le gouvernement De Wever ne mettent en péril le soutien financier promis aux CPAS.
Principaux renseignements
- Les allocations de chômage seront limitées dans le temps l’année prochaine. En conséquence, de nombreuses personnes dépendront d’un revenu d’intégration versé par le CPAS.
- Le gouvernement fédéral a donc promis 300 millions d’euros supplémentaires aux CPAS, mais comme il n’y a pas de budget pour 2026, cet argent risque de ne pas arriver.
- Le ministre bruxellois de l’Emploi, Bernard Clerfayt (DéFI), demande donc le report de la réforme des allocations de chômage.
À partir de l’année prochaine, les allocations de chômage en Belgique seront progressivement limitées dans le temps à un maximum de deux ans. Les personnes qui perdront leurs allocations à l’issue de cette période et qui n’auront pas encore trouvé d’emploi se verront appliquer le revenu d’intégration.
Pour faire face à l’afflux attendu de nouveaux bénéficiaires du revenu d’intégration, le gouvernement fédéral a promis un régime de compensation pour les CPAS, qui devront faire face à des charges supplémentaires importantes. Pour l’année à venir, cette aide est estimée à quelque 300 millions d’euros.
Douzièmes préliminaires
Or, c’est précisément ce financement que le ministre Clerfayt estime menacé. Il l’a révélé lors d’une interview accordée à la station de radio BX1. Comme aucun budget fédéral pour 2026 n’a encore été approuvé, le gouvernement risque de devoir passer au système des « douzièmes provisoires » à partir de janvier.
Ce mécanisme de contingence signifie que seul un douzième du budget de l’année précédente peut être dépensé chaque mois. Il n’y a donc pas de place dans ce système pour de nouvelles dépenses, telles que les 300 millions d’euros pour les CPAS.
« Si ces 300 millions ne peuvent être garantis, c’est tout le processus qui est menacé », a prévenu M. Clerfayt. Le ministre DéFI a ajouté que les CPAS ont déjà l’eau à la bouche. Il a également rappelé que 25 millions d’euros déjà promis à partir de 2025 « n’ont toujours pas été versés ».
Réaction Van Bossuyt
Le ministre bruxellois reçoit le soutien de la présidente de son parti, Sophie Rohonyi. Sur le média social X, elle affirme que le « chaos » menace en l’absence d’indemnisation. « Les chômeurs ne recevront plus d’allocations, mais à cause des douzièmes provisoires, il n’y a pas d’indemnisation pour les CPAS, alors que c’était une condition essentielle », explique Sophie Rohonyi. « Le gouvernement fédéral doit trouver une solution ou retarder l’entrée en vigueur de la réforme.
Au sein du gouvernement fédéral, le son de cloche est différent. Dans le journal Le Soir, la porte-parole de la ministre de l’Intégration sociale, Anneleen Van Bossuyt (N-VA), assure que le soutien aux CPAS ne sera pas compromis.
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