Principaux renseignements

• Le Japon revient sur sa politique de limitation de la production de riz en raison des pénuries et de la hausse des prix.
• Le gouvernement reconnaît ses erreurs passées dans l’estimation de la demande de riz et s’engage à soutenir les agriculteurs qui augmentent leur production.
• Des inquiétudes subsistent quant à une éventuelle chute des prix due à une offre excédentaire, car le gouvernement prévoit d’augmenter les récoltes futures en abandonnant des terres agricoles et en augmentant les exportations.

Face aux pénuries et à l’escalade des prix, le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, a annoncé un important changement de politique, passant de la limitation de la production de riz à l’encouragement de sa croissance. Cette décision fait suite à une enquête gouvernementale qui a révélé une évaluation inexacte de la demande de riz, sous-estimant notamment l’impact de l’augmentation du tourisme étranger.

Gouvernement reconnaît erreurs passées

Reconnaissant cette erreur d’appréciation, Ishiba a déclaré que le gouvernement s’engageait à soutenir les agriculteurs désireux d’accroître leur productivité et de cultiver davantage de riz. Cela marque un changement par rapport aux politiques précédentes qui décourageaient la culture du riz en subventionnant des cultures alternatives.

Bien que le Japon ait officiellement mis fin à sa politique de restriction des surfaces rizicoles en 2018, ses effets ont persisté, influençant les niveaux de production en fonction de la demande prévue. Le ministre de l’agriculture, Shinjiro Koizumi, a admis le rôle de son ministère dans les récentes pénuries de riz et s’est engagé à renoncer à de tels ajustements de la production.

Stimuler les récoltes futures 

Pour stimuler les récoltes futures, le gouvernement prévoit d’utiliser les terres agricoles abandonnées et d’aider les agriculteurs à développer leurs canaux de vente. L’augmentation des exportations de riz fait également partie d’une stratégie plus large visant à promouvoir les exportations agricoles. Toutefois, ce changement de politique suscite des inquiétudes chez certains agriculteurs qui craignent une chute des prix si l’augmentation de la production entraîne une surabondance de l’offre.

La récente libération des réserves de riz du gouvernement a contribué à stabiliser les prix, mais les gouverneurs des préfectures se sont inquiétés d’une offre excédentaire potentielle et d’une pression à la baisse sur les prix. Bien que les prix du riz au détail aient diminué par rapport à leur pic de plus de 4 000 yens (23,2 euros) pour 5 kilogrammes, ils restent élevés par rapport à l’année précédente.

L’annonce d’Ishiba fait suite à un accord commercial avec les États-Unis. Au cours des négociations, il a souligné son engagement à protéger le secteur agricole japonais, notamment le riz. L’accord augmentera la quantité de riz américain importé au Japon dans le cadre d’un contingent exempt de droits de douane. (jov)