Lors d’une rencontre entre la Corée du Sud, le Japon et les Etats-Unis, mercredi, la relation entre les deux pays asiatiques a tourné au vinaigre. Dans un contexte international de tensions entre la Chine et l’Occident, la représentante du ministère américain des Affaires étrangères apparaît seule en conférence de presse.
Une scène insolite s’est produite à une conférence de presse. Après une réunion sur la présence militaire de la Chine dans les mers et le nucléaire nord-coréen, avec leur homologue américain, les vice-ministres des Affaires étrangères sud-coréen et japonais ont snobé la conférence de presse. En cause : une vieille querelle territoriale autour d’un petit îlot rocheux qui s’est réenflammée, rapporte The Guardian.
L’île Dokdo est administrée par la Corée du Sud, mais revendiquée par le Japon (qui l’appelle Takeshima). Elle se trouve à plus de 200 kilomètres de la côte est de la Corée du Sud et à 300 kilomètres du Nord du Japon. La raison de la discorde : mardi, Kim Chang-yong, commissaire général de la police sud-coréenne, a visité l’île, une première visite depuis 12 ans, ce qui a fortement déplu aux Japonais. En guise de protestation, le ministère des Affaires étrangères nippon a donc décidé que ce ne serait pas approprié de tenir une conférence de presse commune.
Au mois d’octobre, l’indignation était dans le camp coréen. Pour une affaire presqu’encore plus insolite. Un plat japonais, un curry aux fruits de mer, comportant deux îlots de riz ressemblant fortement au relief des rochers disputés, le tout supplanté d’un drapeau blanc au cercle rouge, servi dans un restaurant sur une île japonaise proche, avait enflammé la sphère médiatique coréenne.
« Une réunion constructive »
Même si les deux vice-ministres, Choi Jong-kun (Corée du Sud) et Takeo Mori (Japon), ont laissé leur homologue américaine, Wendy Sherman, répondre toute seule aux questions des journalistes, la réunion trilatérale se serait passée de manière « constructive ».
C’est que les trois pays sont des alliés, et une dispute interne peut toujours sembler comme une victoire symbolique des adversaires. Et dans la région, les enjeux sont importants. Au-delà de la dispute autour de l’île, remontant jusqu’au règne japonais sur la péninsule de Corée (1910-45), les trois pays réaffirment, via la seule Sherman, leur engagement pour la dénucléarisation de la Corée du Nord et contre la présence militaire grandissante de la Chine dans la mer de Chine méridionale.