Le Japon est assis sur une montagne de métaux rares capables d’approvisionner le monde pendant des siècles

Des chercheurs ontdécouvert un énorme dépôt de minéraux de terres rares au largedes côtes du Japon, indique une étude de l’Unversité de Waseda etde l’Université de Tokyo publiée dans la revue Nature.

Selonles scientifiques, le gisement, situé dans le fond de l’OcéanPacifique près de l’île japonaise de Minamitori-shima, contiendraitenviron 16 millions de tonnes de métaux précieux.

Les minéraux de terresrares sont utilisés dans presque tout : des batteries desmartphones aux véhicules électriques. Par définition, cesminéraux contiennent un ou plusieurs éléments de terres raresmétalliques.

Ce gisement pourraitapprovisionner le monde pendant plusieurs siècles,400 ans précisément, ont expliqué leschercheurs.

Approvisionnement mondialsemi-infini

« Le dépôtdécouvert est suffisant pour fournir au monde ces métaux sur unebase semi-infinie », ont expliqué les auteurs de l’étudeYutaro Takaya et Yasuhiro Kato.

Actuellement, il n’existeque quelques zones économiquement viables d’où ces élémentspeuvent être extraits mais leur extraction est généralementcoûteuse. En outre, pendant des décennies, la Chine a contrôléune partie important de l’approvisionnement mondial de ces minéraux.Par conséquent, le Japon a dû se baser sur les prix dictés par sonvoisin.

Cependant, cette nouvelledécouverte pourrait modifier l’économie mondiale, explique TheHustle. Ce trésor englouti pourrait faire en sorte que le Japon soitmaintenant capable de défier le contrôle de la Chine sur le marchédes minéraux de terres rares.

Dépourvu de ses propresgisements, le Japon a toujours dû traverser la mer pours’approvisionner en métaux précieux provenant de Chine. Mais en2010, la Chine a considérablement réduit son quota d’exportationpour les 17 minéraux de terres rares, ce qui a entraîné une haussespectaculaire de leurs prix. Le Japon a donc décidé de sonderl’océan avec un détecteur de métaux.

Technologie

Le gisement découvert parles Japonais contient suffisamment d’yttrium pour répondre à lademande mondiale pendant 780 ans, de dysprosium pour approvisionnerle monde pendant 730 ans, d’europium pour une demande mondiale de 620ans et de terbium pour 420 ans.

Toutefois, dans un premiertemps, l’extraction de ces minéraux s’est révélée êtrecertainement le défi le plus important auquel était confronté leJapon. Le processus technologique est coûteux car ces matériaux setrouvent dans d’épaisses couches de boue.

Mais les scientifiquesjaponais ont découvert une technique qui permet de séparer le bongrain de l’ivraie. Ils ont conçu une technique afin d’extraire lesmétaux de terres rares de la boue. Maintenant, selon les autoritéschinoises, le Japon serait capable de mettre un terme auquasi-monopole exercé par la Chine sur le marché des terres rares.

Il y a encore quelquesannées, 93% du marché des minéraux de terres rares était dominépar la Chine. Toutefois, en raison de l’augmentation de la concurrence,la part de marché de ce pays est descendue à 86%.

Mais malgré cela, la Chine aconservé une avance importante. Le Brésil, le Vietnam et le Congodisposent d’importantes réserves mais n’ont pas de capacités detraitement. Les États-Unis et l’Europe occidentale possèdent lesconnaissances technologiques nécessaires sans réserves. Jusqu’il ya peu, le Japon était dans la même situation.

Mais la donne a changé : le pays dispose de l’alchimiemoderne pour le traitement des minéraux de terres rares et àprésent d’immenses réserves.

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