Principaux renseignements
- Le gouvernement japonais envisage de modifier sa politique afin d’augmenter la production de riz et de faire face à la flambée des prix.
- Le système actuel qui limite la culture du riz pourrait être remplacé par des incitations à l’augmentation de la production.
- Le ministère de l’agriculture étudie les causes de la récente flambée des prix et améliore les méthodes de collecte de données pour une plus grande transparence dans la distribution du riz.
Le Japon est confronté à la flambée des prix du riz, qui pèse sur le budget des ménages. L’administration du Premier ministre Shigeru Ishiba réagit en puisant dans les réserves du gouvernement et en proposant de réviser les politiques de production de riz en vigueur depuis longtemps au Japon. Le ministre de l’agriculture, Shinjiro Koizumi, a signalé un changement important, suggérant que le Japon pourrait cesser de limiter la culture du riz et encourager plutôt l’augmentation de la production.
Le gouvernement subventionne actuellement les agriculteurs pour qu’ils réduisent leur production de riz et cultivent d’autres produits, afin d’éviter une offre excédentaire susceptible d’entraîner une chute des prix. Pour stimuler la production de riz, les décideurs politiques reconnaissent la nécessité de réévaluer la politique d’ajustement de la production existante et d’établir un filet de sécurité pour protéger les agriculteurs de la volatilité des prix.
Explorer les causes et les solutions de la flambée des prix du riz
Cette position reflète un changement de mentalité plus large au sein du gouvernement. Ishiba lui-même avait déjà plaidé en faveur d’une révision des ajustements de la production de riz lorsqu’il était ministre de l’Agriculture sous l’ancien Premier ministre Taro Aso. Il a reconnu que le système actuel, qui repose sur un équilibre étroit entre l’offre et la demande par le biais d’une limitation de la production, a atteint ses limites. La question cruciale est maintenant de savoir dans quelle mesure le gouvernement est prêt à revoir sa politique.
Entre-temps, Koizumi étudie les causes de la récente flambée des prix du riz et explore des solutions potentielles, tout en s’engageant dans des discussions sur l’orientation à long terme de la politique agricole. La pénurie de riz de l’été dernier a mis en évidence des problèmes inattendus dans le système de distribution du riz. L’intermédiaire traditionnel, Zen-Noh, a acheté beaucoup moins de riz que l’année précédente, ce qui a provoqué une grande confusion au sein de l’industrie.
Améliorer la collecte de données et la transparence dans la distribution du riz
Le ministère de l’agriculture a reconnu son erreur de calcul et a lancé une enquête pour mieux comprendre l’évolution du paysage de la distribution du riz. Les inquiétudes concernant la transparence ont incité le ministère à demander des données à environ 70 000 intermédiaires et grossistes concernant leurs stocks de riz.
En outre, les divergences entre les statistiques de production officielles et les rapports des agriculteurs ont soulevé des questions quant à l’exactitude des méthodes actuelles de collecte de données. Le ministère prévoit de remplacer l’indice traditionnel de l’état des cultures par un système exploitant les données satellitaires et l’intelligence artificielle pour améliorer la précision à partir de 2025.
Mesures à court terme et perspectives d’avenir
La stabilisation des prix du riz reste une priorité. Depuis la fin du mois de mai, le gouvernement a progressivement libéré des réserves de riz par le biais de contrats non traditionnels, réussissant à faire baisser les prix des supermarchés en dessous de l’objectif fixé par Ishiba. Toutefois, les restrictions imposées à la vente du riz bon marché stocké suscitent l’inquiétude des détaillants. Les perspectives d’évolution des prix du riz restent incertaines, d’où la nécessité de rester vigilant et d’adapter les politiques. Koizumi souligne l’importance d’empêcher la réapparition des prix élevés du riz. (uv)

