Le groupe minier français Eramet a annoncé lundi l’ouverture début 2024 d’une usine de lithium en Argentine avec son partenaire chinois Tsingshan, qui devrait à terme produire 15% des besoins européens de lithium, indispensable aux batteries des véhicules électriques.
Sur le coût d’investissement de 400 millions de dollars Tsingshan, qui aura 49,9% du projet, financera 375 millions de dollars, alors qu’Eramet, propriétaire de la concession, financera 25 millions de dollars pour une participation de 50,1%, a indiqué la PDG du groupe Christel Bories, lors d’un entretien téléphonique, en précisant que la construction débuterait au 1er trimestre 2022.
Eramet est déjà associé à Tsingshan en Indonésie pour l’extraction de nickel. « S’associer avec Tsingshan que nous connaissons bien permet d’aller vite », a dit Mme Bories. « La transition énergétique nécessite beaucoup de métaux pour le stockage et le transport de l’électricité, 75% des véhicules produits en Europe seront électriques en 2030 et 40% dans le monde » a-t-elle rappelé.
Eramet estime « avoir la chance d’être au cœur de la solution de la transition énergétique » avec ce gisement de lithium sur les hauts plateaux andins dont il possède « 100% des droits miniers perpétuels », et sa stratégie de recentrage sur les métaux critiques nécessaires à la construction de batteries.
Pour les débouchés, Eramet a d’ailleurs indiqué être en discussion notamment avec les deux grands consortiums de batteries prévus en France, et d’autres en Europe. Le groupe anticipe ainsi que la demande mondiale de nickel va être « multipliée par deux », celle de cobalt « par quatre » et celle de lithium « par six » d’ici 2030. « A l’heure actuelle, il y a pénurie de lithium » dans le monde, a-t-elle dit en rappelant les prix de « près de 30.000 dollars la tonne » atteints par le lithium sur les marchés spot.
La taille du gisement « permettra d’envisager des extensions ultérieures » de l’usine qui aura une production annuelle de 24.000 tonnes de carbonate de lithium (LCE), a ajouté Mme Bories, en affirmant que le groupe recourt à un procédé d’extraction « très performant » sur le plan environnemental et « économe en eau » pour « préserver l’équilibre hydrique de cette région aride ».