Tourisme, eau, minerais… Le Groenland, territoire autonome appartenant au Danemark, veut transformer les conséquences du réchauffement climatique en opportunités afin de diversifier son économie et accroître son indépendance vis-à-vis de Copenhague.
‘Il nous faut absolument diversifier notre économie, d’autant que la pêche, qui fournit 90% de nos revenus, est un secteur vulnérable’, expliquait récemment le ministre groenlandais de l’Industrie et de l’Energie, Jess Svane, au journal Les Echos. Celui-ci clôturait la semaine dernière une mini-tournée européenne dont le but était de promouvoir le potentiel gigantesque de son île qui l’est tout autant.
Du tourisme, mais pas de masse
Pour ce faire, le Groenland compte notamment développer son secteur touristique. Et cela passe par une amélioration des infrastructures aéroportuaires de l’île. Ainsi, les travaux d’agrandissement de l’aéroport d’Ilulissat, sur la côte ouest, ont officiellement débuté ce mercredi, tandis que ceux de l’aéroport de Nuuk, la capitale située au sud-ouest, sont déjà en cours.
À terme, ces extensions doivent permettre à de plus gros avions, venus d’Europe ou des États-Unis, de se poser dans ces deux régions au potentiel touristique plus élevé que celle abritant l’actuel aéroport international, Kangerlussuaq. Un aéroport régional est également prévu à Qaqortoq, à l’extrême sud.
Par ailleurs, des hôtels, des sites touristiques et des routes sont également en cours de construction. Mais si l’île, peuplée de 56.000 habitants, a déjà accueilli plus de 100.000 touristes en 2019, et que le nombre de croisiéristes a doublé en 5 ans pour atteindre les 47.000, elle ne veut pas non plus d’un tourisme de masse, assure Julia Pars, directrice de Visit Greenland, aux Echos.
Eau pure et pur gâchis
Le Groenland a également l’intention de développer le secteur de l’eau. La calotte glaciaire de l’île, qui recouvre 80% de sa surface, fond désormais 7 fois plus rapidement que dans les années 1990, libérant ainsi d’énormes quantités d’eau très pure, selon des études géologiques danoises.
‘Plutôt qu’une immense partie de l’eau ne disparaisse dans la mer, nous voulons pouvoir l’utiliser autrement’, a fait savoir Jess Svane lors de sa visite européenne.
C’est pourquoi le Groenland se prépare à attribuer de nouvelles concessions pour cinq sites, qui seront assorties de facilités fiscales pour les entreprises qui les exploiteront.
Minerais
Enfin, le sous-sol groenlandais est riche en minerais, notamment des diamants, et le réchauffement climatique libère progressivement de nouvelles zones d’exploitation. Au cours de sa mini-tournée, le ministre groenlandais de l’Industrie et de l’Energie a annoncé que le gouvernement planchait sur un cadre légal ‘en vue d’une exploitation durable’ de ses gisements.
‘Nous cherchons à accroître nos revenus pour ne pas dépendre d’autrui’, a encore résumé Jess Svane, Les Echos rappelant que le Groenland touche chaque année des subsides de la part du Danemark: 500 millions d’euros en 2019.