Le géant crypto FTX doit aussi de l’argent à Tomorrowland

C’est officiel, trois sociétés encadrant le célèbre festival de musique électro Tomorrowland se retrouvent parmi les innombrables créanciers de la plateforme crypto FTX.

Pourquoi est-ce important ?

Dans le cadre de la procédure de mise en faillite, les avocats de FTX ont déposé un nouveau document qui souligne à quel point la plateforme crypto rayonnait dans le monde vu l’ampleur de ses relations financières. L'inventaire remis au juge comporte 116 pages énumérant noms et adresses d'une constellation de créanciers, allant d'organisations caritatives aux Big Tech (Apple, Amazon, Google, etc.), en passant par des universités et des grandes institutions financières (BNP Paribas, Deutsche Bank, etc.).

L’actu: La liste est longue. Parmi les milliers d’organismes et entreprises diverses que rassemble la pièce judiciaire fournie mercredi par les avocats de FTX, 8 entités situées en Belgique sortent du lot. À première vue, pas de grandes enseignes ultra médiatisées: une agence événementielle gantoise, Fast Forward ; une société de commerce de gros de matériel de chantier à Wevelgem, Luxon (qui, pour la petite histoire, est un parfait homonyme d’une plateforme de gaming web3) ; une banque en ligne, Wise Europe, dont le siège est établi à Bruxelles, ainsi que la filiale d’une autre banque numérique, émiratie cette fois, Zand Bank.

Surgit alors dans cette profusion de sociétés, une dénomination plus familière chez nous pour qui aime les cryptos : Opus Labs.

  • C’est l’entreprise derrière l’application Delta, développée à Gand par quatre entrepreneurs, qui permet de suivre le comportement de milliers de monnaies digitales sur des centaines de plateformes de trading et d’investir en conséquence.
  • Opus Labs est aussi connue pour avoir été rachetée en 2019 par le géant fintech eToro.

Tomorrowland parmi les millions de créanciers de FTX

Puis, dans ce festival d’entreprises à qui le géant déchu de la crypto doit de l’argent, apparaissent trois sociétés distinctes partageant la même adresse anversoise, en bordure de l’Escaut: TL International, We Are One World et WEAREONE.WORLD. Trois structures par lesquelles opèrent les frères Manu et Michiels Beers, créateurs de l’iconique festival musical Tomorrowland.

Ce qui ne signifie pas forcément que les organisateurs de la grand-messe électro à Boom (et au-delà) détenaient des actifs crypto sur un compte FTX. Il existe en tout cas des dettes à honorer. Car la relation commerciale ne constituait un secret pour personne. Il suffisait de voir la « scène FTX » ou le stand FTX au pied de la piste de ski pour l’édition Winter de Tomorrowland, la possibilité d’accéder à une soirée VIP en téléchargeant l’app crypto ou encore les NFT élaborés en tandem.

  • Le document des avocats de FTX ne communique aucun montant dû. Un contrat de sponsoring à 7 millions d’euros conclu avec FTX avait fait jaser en interne à Tomorrowland. Reste à savoir si FTX doit davantage à Tomorrowland et si oui, combien.
  • En tout cas, Tomorrowland ne se cache pas de son sulfureux partenaire crypto (pas comme le WEF). La plateforme de trading est mise en avant dans la présentation du line-up du festival belge 2023 (capture d’écran ci-dessus). Dédouanement moral oblige, le logo de FTX n’est pas cliquable et ne mène pas vers le site.

Pour mémoire, le géant crypto accuse déjà quelque 3 milliards $ en souffrance auprès de ses principaux créanciers, appelés à être remboursés les premiers. Les dettes globales se chiffrent à environ 13 milliards. Sachant que les curateurs ont indiqué que la plateforme disposait de seulement 5,5 milliards $ d’actifs.

Le monde attend les prochains rebondissements de cette funeste saga crypto. Avec, notamment, le dévoilement de l’identité de… 9 millions de créanciers particuliers.

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