Wall Street enchaîne les mauvais records: les bourses ont encaissé une des pires séances de leur histoire lundi. La panique face à l’avancée inexorable de la pandémie de coronavirus l’emporte sur les efforts massifs déployés par la banque centrale américaine pour tenter de rassurer les marchés.
Selon des résultats provisoires à la clôture, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, s’est effondré de 12,94%, sa plus lourde chute depuis le Lundi noir d’octobre 1987. A 20.186,48 points, il tombe à son plus bas niveau depuis février 2017.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, s’est écroulé de 12,32%, à 6.904,59 points.
Nouvelle dégringolade du pétrole
Les prix du pétrole ont plongé lundi, touchant leur plus bas niveau depuis février 2016 avec les perspectives d’une demande d’or noir en chute libre.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a fini à 30,05 dollars à Londres, plongeant d’un peu plus de 11% par rapport à la clôture de vendredi.
A New York, le baril américain de WTI pour avril a lui chuté de 9,5%, à 28,70 dollars.
Les prix du pétrole avaient déjà bouclé vendredi leur pire semaine depuis la crise financière de 2008, perdant aux alentours de 25%.
« La fermeture des entreprises et le confinement de certains pays va faire baisser la demande en pétrole encore plus que ce qui était anticipé il y a quelques semaines », a confirmé à l’AFP Fawad Razaqzada, analyste marché. « L’offre et la demande prennent une direction opposée comme rarement vu auparavant », a résumé Bjarne Schieldrop, analyste de SEB, un phénomène qui exerce une pression très forte sur les prix des deux barils de référence.
Contexte
Les cours sont en effet pris en étau entre les perspectives d’une demande mondiale ralentie par les mesures instaurées par les États pour enrayer la propagation du Covid-19 et des pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) livrant une guerre des prix avec leur allié russe.
Cette lutte acharnée pour sauver leurs parts de marchés a démarré quand l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, deux alliés majeurs au sein du cartel, ont annoncé leur intention d’inonder les marchés mondiaux d’or noir après le refus le 6 mars de leur allié russe de limiter davantage la production d’or noir pour soutenir les cours.
Le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) Fatih Birol et le secrétaire général de l’Opep, Mohammed Barkindo, ont par ailleurs exprimé lundi leurs craintes d’impacts économiques et sociaux « majeurs » pour les pays producteurs de pétrole, en particulier les plus vulnérables, dans le contexte de la crise actuelle.
« Si les conditions de marché actuelles persistent, leurs revenus issus du pétrole et du gaz chuteront de 50% à 85% en 2020, atteignant leur plus bas niveau en plus de 20 ans », se sont-ils alarmés dans un rare communiqué commun.