Le coutelier suisse Victorinox touché par les droits de douane élevés aux États-Unis


Principaux renseignements

  • Victorinox est confronté à des droits de douane de 39 pour cent sur les importations en provenance de Suisse, ce qui menace ses ventes et sa rentabilité aux États-Unis.
  • Le fabricant de couteaux suisses atténue l’impact des droits de douane en augmentant ses stocks et en explorant des mesures de réduction des coûts dans ses usines suisses.
  • La délocalisation de la production s’avère infaisable en raison des limitations d’échelle, mais Victorinox envisage d’effectuer les dernières retouches aux États-Unis afin de réduire la valeur imposable.

Le fabricant de couteaux suisses Victorinox est confronté à un défi complexe en raison des tarifs commerciaux du président Donald Trump. L’emblématique outil multifonctionnel rouge et argent, fabriqué à Ibach, en Suisse, s’appuie sur son héritage suisse et sur des exigences de production rigoureuses pour obtenir le label « Swiss-made » tant convoité. Selon Carl Elsener, PDG de l’entreprise, il est donc impossible de délocaliser la production.

Pour atténuer l’impact des droits de douane de 39 pour cent imposés aux importations en provenance de Suisse, Victorinox a recours à plusieurs stratégies. L’entreprise a augmenté ses stocks sur le marché américain en expédiant des stocks supplémentaires, dans le but de maintenir des prix stables au moins jusqu’en 2026. Elle étudie également des mesures de réduction des coûts dans ses usines suisses par le biais de programmes d’automatisation et d’efficacité.

La production reste en Suisse

Bien que la délocalisation de la production ait été envisagée, Elsener a déterminé qu’elle n’était pas réalisable en raison des limitations d’échelle. Au lieu de cela, Victorinox étudie la possibilité d’effectuer certaines finitions, comme le nettoyage et l’emballage, aux États-Unis, ce qui réduirait légèrement la valeur imposable de leurs produits à l’importation.

Le marché américain représente une part importante du chiffre d’affaires de Victorinox, soit environ 13 pour cent du total. Le tarif constitue une menace financière considérable et pourrait coûter à l’entreprise 13 millions de dollars (11,2 millions d’euros) par an. Elsener indique que l’entreprise est déterminée à conserver sa part de marché malgré une situation imprévisible, même si cela implique d’accepter des pertes afin d’éviter une hausse des prix pour les consommateurs américains.

Impact sur l’industrie

Victorinox n’est pas le seul à ressentir la pression exercée par les droits de douane. Une enquête récente a révélé que près de la moitié des petites et moyennes entreprises manufacturières suisses ont enregistré une baisse des commandes depuis la mise en œuvre des tarifs douaniers. Cette charge supplémentaire vient s’ajouter à des marges bénéficiaires déjà réduites en raison du renforcement du franc suisse par rapport au dollar.

Malgré les défis, Elsener reste optimiste quant à l’avenir, citant la résilience de l’entreprise lors des crises mondiales passées. Il est convaincu que Victorinox peut surmonter ce dernier obstacle et continuer à prospérer. (fc)

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