Le coût économique des émeutes en France devrait largement dépasser celui des Gilets jaunes

« Il est trop tôt pour donner un chiffre précis, mais on est à plus d’un milliard d’euros, sans compter les dégâts au niveau du tourisme », a déclaré le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.

Les chiffres : ce que l’on sait des coûts directs.

  • Plus de 200 commerces ont été entièrement pillés, 300 agences bancaires ont été détruites et 250 bureaux de tabac ont été touchés, selon le président du Medef, interrogé par Le Parisien. Si l’on y ajoute les restaurants et autres commerces dégradés, on n’est sans doute à plus de 1.000 commerces touchés. Sans oublier les nombreux véhicules brûlés.
Des policiers à Paris défendant les Galeries Lafayette – Crédit : BERTRAND GUAY/AFP via Getty Images.
  • On peut ici parler de coûts directs liés aux sinistres et donc aux assurances. Ces coûts avaient été de 200 millions d’euros lors des émeutes de 2005 et de 250 millions d’euros pour les Gilets jaunes, malgré une mobilisation de plusieurs mois. Ce montant sera largement dépassé.
    • On sait aussi qu’avec l’augmentation du nombre de sinistres, les primes augmenteront nécessairement à moyen terme.
  • Il y a ensuite les coûts pour l’État : infrastructure, mobilier urbain ou encore immobilier public (écoles, bâtiments administratifs…).
    • La facture est évidemment toujours inconnue, mais avec l’inflation des matières premières et des matériaux, elle sera sans doute très lourde.
L’Hôtel de ville de Garges-lès-Gonesse, dans le Nord de Paris – Crédit : STEFANO RELLANDINI/AFP via Getty Images.

Ensuite : il y a les coûts indirects.

  • À commencer par le tourisme. Les émeutes de 2005 ont eu lieu en hiver. Ici, c’est juste au début des vacances d’été.
  • Sur France Inter, le patron du Medef a confirmé le chiffre de 20 à 25% de touristes étrangers qui auraient annulé leur séjour à Paris le weekend dernier.
  • « Dans les Bouches-du-Rhône, à l’heure actuelle, on identifie entre 25% et 30% d’annulations dans les hôtels », a affirmé Bernard Marty, président de l’Umih locale, sur BFMTV.
  • Cela ne concerne pas seulement les touristes étrangers, mais aussi le tourisme intérieur.
  • La situation devrait toutefois rapidement revenir à la normale, selon le patron du Medef, mais ce qui est perdu est perdu, après 5 jours d’émeutes.
  • Enfin, il y a le préjudice en termes d’image internationale. Des touristes ont été agressés et les images des émeutes ont fait le tour du monde. On rappellera que Paris organisera les Jeux olympiques l’été prochain.
Aubervilliers, des bus brulés à quelques mètres du complexe qui doit accueillir les compétitions de natation durant les JO 2024 – Crédit : BERTRAND GUAY/AFP via Getty Images
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