Le Conseil du travail plaide pour la fin de l’assouplissement du chômage temporaire

L’assouplissement du recours au chômage temporaire a été une ‘arme utilisée à bon escient’ pour faire face à la crise sanitaire, mais cela ‘ne doit pas devenir la norme’, a souligné vendredi l’ancien ministre Steven Vanackere, vice-président du Conseil Supérieur de l’Emploi (CSE) et directeur de la Banque nationale.

En marge de la présentation de son état des lieux consacré aux conséquences de la crise sur la marché du travail, le Conseil a formulé des recommandations concernant neuf thèmes en vue de la reprise.

L’un de ces chapitres abordait la question du chômage temporaire. ‘Il a permis aux entreprises d’éviter les licenciements, mais ce n’est pas une solution à long terme. Il est temps de revenir à des mesures plus structurelles’, estime M. Vanackere, quelques jours après que le gouvernement eut autorisé l’extension du mécanisme jusqu’à la fin de l’année pour certaines entreprises fortement touchées. Il était initialement prévu d’y mettre un terme à la fin août dans l’ensemble des secteurs, à l’exception du tourisme, de l’horeca et de l’événementiel.

‘Si le chômage temporaire se poursuit, cela contrarie la mobilité de travailleurs qui pourraient se trouver mieux ailleurs’, poursuit Steven Vanackere. L’ancien vice-premier ministre démocrate-chrétien se garde cependant de donner une date idéale pour l’abandon du système. ‘Le Conseil ne prend pas position à ce sujet. La réflexion appartient au politique’, botte-t-il en touche.

Plus d’un million de travailleurs ont bénéficié d’une allocation de chômage temporaire, relève le Conseil de l’Emplois. Un peu plus de 600.000 personnes comptaient encore sur cette allocation en juin, faute de reprise de leur entreprise.

Reformer le marché du travail?

Le panel d’experts du CSE affirme que la crise doit être saisie pour réformer le marché du travail. ‘S’il n’y a aujourd’hui pas de volonté parmi les partenaires sociaux et le monde politique, je ne comprends plus rien’, insiste M. Vanackere. ‘Des avancées considérées comme impossibles pendant de nombreuses années ont vu le jour en quelques semaines. Les possibilités en termes de flexibilité, notamment, doivent revenir à l’agenda du dialogue social, dans l’intérêt tant des employeurs que des travailleurs. »

Le vice-président du Conseil estime que parmi les points qui doivent également faire l’objet de discussions figurent entre autres la flexibilité de la rémunération, la réforme de la fiscalité sur le travail, l’investissement dans la diversité, la réduction de la fracture numérique, la formation continue et le recours aux profils novateurs. Quant à ces derniers, les règles sur l’ancienneté compliquent parfois la donne, déplore Steven Vanackere.

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