Le changement climatique menace les aéroports les plus fréquentés au monde

La récente inondation del’aéroport international de Kansai au Japon suite à un typhon apermis de visualiser une nouvelle menace du changement climatique.L’élévation du niveau de la mer constitue un nouveau risque pourles aéroports de faible altitude du monde entier, ces dernierspouvant à l’avenir devenir inutilisables, écrit Hiroko Tabuchi,spécialiste du climat auprès du journal américain The New YorkTimes.  

Selon les chiffres duConseil international des aéroports et d’OpenFlights, un quart desaéroports les plus fréquentés au monde sont à moins de dix mètresau-dessus du niveau de la mer. Par ailleurs, douze de ces aéroportsdont Shanghai, Rome, San Francisco et New York, sont situés à moinsde 5 mètres au-dessus du niveau de la mer.

« Les zones defaible altitude le long de l’eau ont longtemps été considéréescomme des sites idéaux pour la construction de nouvelles pistes etde nouveaux terminaux, car les avions subissent moins d’obstaclespendant le décollage et l’atterrissage, et parce que les nuisances sonoressont moindres. Cependant, les côtes offrent également peu deprotections naturelles contre les inondations ou les ventsviolents », explique le spécialiste.

Turbulences

« Les conditionsmétéorologiques extrêmes et l’élévation du niveau de la merreprésentent l’une des menaces les plus urgentes pour bon nombredes aéroports les plus fréquentés du monde, ces derniers n’ontsouvent pas été conçus pour le réchauffement de la planète« ,souligne le spécialiste du climat.

« Les températuresplus élevées confrontent l’aviation à un certain nombre deproblèmes supplémentaires. Les environnements extrêmement chaudspeuvent faire en sorte que les avions restent au sol, car latempérature plus élevée provoque un air plus mince, ce qui rend ledécollage beaucoup plus difficile. Le réchauffement peut égalementprovoquer des turbulences croissantes. »

En 2012, lors du passagede l’ouragan Sandy, les trois aéroports de la ville de New York ont??été fermés suite à des inondations de plusieurs jours. Il ya trois ans, le typhon Goni a provoqué la fermeture des pistes del’aéroport international de Hongqiao à Shanghai.

Récemment, l’aéroportde Cochin à Kerala, en Inde, a dû être fermé pendant deuxsemaines également à cause d’inondations. « Nous savons que lechangement climatique aura un impact sérieux sur l’aviation »,reconnaît Michael Rossell, vice-directeur de l’organisationsectorielle Airports Council International. « Reconnaître leproblème est la première étape et la gravité est la seconde. Latroisième étape est: que pouvons-nous faire à ce sujet? »

Île

De nombreux aéroports ontpar conséquent commencé à renforcer leurs protections.

L’aéroport ducentre-ville de St. Paul, au Minnesota, qui est régulièrementinondé par le fleuve Mississippi, possède un mur flexible dedéfense contre les inondations qui peut être érigé si le fleuvecommencer à déborder. L’aéroport de La Guardia, à New York,fonctionne également avec un mur de protection contre lesinondations, avec des pompes à eau de pluie et un nouveau système dedrainage.

« Cependant,l’aéroport de Kansai – desservant les villes d’Osaka, de Kyoto et deKobe – est confronté à un problème particulier », expliqueTabuchi. « L’aéroport est construit sur une île, à plus dequatre kilomètres du continent. »

Il n’y a pas que leproblème de l’élévation du niveau de la mer, car le bas de l’îledoit également s’adapter au poids de l’aéroport. L’île sembletoutefois couler plus rapidement que ce que les ingénieurs avaientestimé. Selon certains spécialistes, à ce rythme, au moins une desdeux pistes de l’aéroport de Kansai aura disparu sous la surfacede l’eau d’ici quarante ans.

Cependant, lesconstructeurs affirment que des mesures ont été prévues pourgarantir l’avenir de l’aéroport de Kansai. Actuellement, l’eau estpompée hors du sol sous l’aéroport. Les autorités espèrent ainsis’assurer que le sol se tasse plus rapidement. Le terminal principal estégalement installé sur des pilotis gigantesques, qui peuvent êtrelevés pour rester au-dessus du niveau de la mer. Les pompes à eaugéantes redeviennent sèches après de forte pluies et plusieursdigues ont été installées pour arrêter l’eau.

Les ingénieurs japonaisont prédit que l’aéroport de Kansai serait capable de résister àdes vagues pouvant atteindre trois mètres. Le récent typhon Jebi atoutefois créé des vagues atteignant presque quatre mètres. Enoutre, l’unique pont entre l’aéroport et le continent a étéendommagé par un pétrolier en vrac.

En conséquence, huitmille personnes ont été bloquées à l’aéroport. Finalement, ellesont pu être déplacées avec des ferries. Yoshiyuki Yamaya,président de l’aéroport de Kansai, a déclaré que l’aéroports’était préparé au typhon. « Cependant, la tempête s’estavérée beaucoup plus forte que ce qui avait été estimé », adéclaré Yamaya. « Nous étions trop optimistes. »

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