Le constructeur automobile Daimler a fait état ce mardi d’une chute de son bénéfice net annuel de 64% à 2,71 milliards d’euros sous l’effet de provisions liées au ‘dieselgate’ alors que le chiffre d’affaires a progressé de 3%.
‘Nous ne pouvons pas être satisfaits par le bénéfice’, a indiqué Ola Källenius, patron du groupe, cité dans un communiqué, évoquant d’importantes charges exceptionnelles. Le directoire propose un dividende de seulement 90 centimes, soit 72% de moins qu’en 2018, et bien moins qu’attendu par les analystes qui tablaient sur 1,53 euro.
Dieselgate et Takata
Au total, 5,5 milliards d’euros liées à la fois au scandale des moteurs truqués et à des rappels massifs de voitures dotés d’airbags du fournisseur Takata ont pesé sur le résultat, dont 4 milliards pour des ‘procédures administratives et judiciaires concernant des voitures diesel’.
Le bénéfice opérationnel EBIT ressort à 4,3 milliards d’euros, soit 61% inférieur à 2018.
La première année du nouveau patron Ola Källenius, qui a pris la tête du groupe fin mai après 13 ans de règne de Dieter Zetsche, a été émaillée de mauvaises nouvelles.
En juillet déjà, Daimler avait affiché sa première perte nette trimestrielle en 10 ans et avait prévenu fin janvier que les résultats annuels seraient ‘en dessous des attentes’ en raison de provisions.
L’agence allemande de l’automobile (KBA) a ordonné à Daimler le rappel de près d’un million de voitures, mais le constructeur conteste toujours l’illégalité des ‘fonctions de gestion du moteur’ épinglées par les autorités.
Fin septembre, l’entreprise a accepté de payer une amende de 870 millions d’euros pour avoir vendu des véhicules non conformes – une dépense comptabilisée au deuxième trimestre.
Mercedes souffre
Les charges ont principalement pesé sur les divisions automobiles Mercedes-Benz Cars et Mercedes-Benz Vans.
Cette dernière a même affiché une perte opérationnelle de 3,1 milliards d’euros tandis que l’EBIT de la branche Cars a été divisé par deux, à 3,4 milliards.
Ces résultats interviennent dans un contexte déjà difficile pour l’automobile allemande, engagée dans une coûteuse entreprise d’électrification.
Pour faire face à ces coûts, M. Källenius a déjà promis l’année passée 1,6 milliard d’euros d’économies, dont 1,4 milliard sur le personnel moyennant plus de 10.000 suppressions d’emplois sur les quelque 300.000 que compte le groupe dans le monde.