Les voyages d’affaires comme les voyages d’agrément obéissent au même principe : ‘le temps, c’est de l’argent’. Alors que tout porte à croire que les avions constituent un gain de temps réel, une étude réalisée par un étudiant de l’Université catholique de Louvain contredit ce principe.
Au cours de ces dernières années, les compagnies low cost ont provoqué la lente agonie des trains. ‘Moins chers et plus rapides’, les avions ont été privilégiés par la majorité des touristes et des hommes d’affaires, au grand dam des défenseurs de la planète.
Les chiffres sont en effet sans appel : entre 2013 et 2018, une augmentation de près de 35% des émissions de CO2 a été observée dans le secteur de l’aviation. Sont alors apparus en toile de fond : des grèves pour le climat, des propositions de loi pour réduire le nombre de vols de courte durée, la remise en service des trains de nuit, etc.
Aujourd’hui, une étude réalisée par Damien Lepage, un étudiant en dernière année à l’École Polytechnique de l’UCLouvain, va à l’encontre des idées préconçues.
Afin de déterminer le trajet le plus rapide (entre l’avion et le train), l’étudiant a ‘comparé les performances des réseaux de transports aériens et ferroviaires à l’échelle européenne’. Il s’est ensuite appuyé sur la durée des trajets porte-à-porte en train et en avion entre toutes les grandes villes européennes, en incluant les trajets vers l’aéroport et/ou la gare, ainsi que le temps nécessaire au check-in et aux éventuelles correspondances.
Les conclusions sont surprenantes:
- Pour la plupart des trajets entre grandes villes européennes, le train grande vitesse est plus rapide que l’avion. D’après ses recherches, en 2017, près de 4 millions de passagers ont pris l’avion alors qu’ils auraient pu gagner du temps et réduire leur empreinte carbone en prenant le train.
- Le train de nuit serait aussi une alternative parfaite sur de plus longues distances comme Milan ou Berlin (depuis Bruxelles), vers lesquelles pas moins de 200 vols sont recensés chaque mois.
- Selon Damien Lepage , 41 % des trajets en avion intra-européens pourraient être ainsi remplacés par des trains de nuit.
- L’UCL, qui a réalisé une étude subséquente aux recherches de l’étudiant, révèle que pour tout trajet dont la distance est en général inférieure à 450 km, le train grande vitesse se montre en général plus rapide que l’avion.
- L’Université est également parvenu à la conclusion que le transfert des passagers de l’avion vers le train conduirait inévitablement à une saturation du réseau grande vitesse.
- D’après l’UCL, le transfert mondial pour ‘les trajets internationaux ferait de Bruxelles un véritable hub ferroviaire, nettement plus important que sa position actuelle comme hub aérien’.
En 2018 déjà, le comparateur de voyages en ligne GoEuro avait listé dix liaisons pour lesquelles les trajets en train étaient plus intéressants: pas moins de 10 liaisons dégageaient un gain de temps, allant de 1h à un plus de 3h20 par trajet.
Le plus grand gain de temps revenait aux voyageurs des liaisons Londres- Paris avec Eurostar. Leur économie de temps de trajet par rapport à un vol avait alors été estimée à 3h24, contre 2h39 pour le TGV entre Bruxelles et Paris.