L’Australie ne sait plus à quel saint se vouer: manger les kangourous, s’en débarrasser ou les laisser en paix

En Australie, le sort dukangourou divise fortement la population. Cette controverse a étéde nouveau attisée par le film documentaire: « Kangaroo; ALove-Hate Story » des cinéastes Mick McIntyre et Kate Clere. Une production qui suggère que l’Australie montre peu de respect pour unanimal qui a pourtant été élevé au statut de mascotte nationaleemblématique.

Selon des relevés aériensannuels, l’Australie compte plus de 47 millions de kangourous, ce quien fait une des populations de grands vertébrés les plus abondantesde la planète. Leurs prédateurs naturels, les dingos, une espècede chien sauvage, sont rares. Par conséquent, le nombre dekangourous augmente et il est de plus en plus difficile de maintenir sous contrôlela croissance de leur population, explique The Economist.

Polarisation de l’opinion

“Nous avons découvert àquel point ce sujet est polarisé en Australie”, a déclaré MickMcIntyre. « Beaucoup considèrent ces animaux comme un véritablefléau qui détruit les pâturages et qui occasionne de nombreuxaccidents parce qu’ils ont l’habitude de traverser la routebrusquement devant les voitures. » Des prédateurs naturelscomme le dingo sont particulièrement rares. Quand la nourriturenécessaire abonde, le nombre de kangourous augmente rapidement. Lesautorités ont depuis longtemps fixé des quotas de chasse afin demaintenir sous contrôle les populations de certaines espèces.

Selon les militants des droitsdes animaux, les kangourous sont tués demanière atroce. Des opposants font également remarquer que la viandedu kangourou est impropre à la consommation étant donné qu’elle contientbeaucoup de bactéries. En outre, la chasse aurait unimpact négatif car les estimations des populations de kangourousseraient bien trop optimistes. Les partisans del’abattage des kangourous affirment par contre que la transformationdes dépouilles rapporte à l’Australie 175 millions de dollars paran. Ces rentrées financières sont utilisées en faveur deterritoires ruraux isolés qui ont de grandes difficultés àsurvivre économiquement.

Exportation

Certains scientifiquesconsidèrent que la viande de kangourou est une source de protéinesplus durables que les bovins ou les moutons. Cependant, à l’étrangeraussi, cette industrie est sous pression. Des campagnes ont notammentmené à ce qu’Adidas, par exemple, stoppe l’emploi de cuir dekangourou.

L’intérêt pour la viandede kangourou à l’étranger a également diminué. Il y a deux ans,la Californie a décidé d’appliquer un embargo sur les produits àbase de kangourou. La Russie, autrefois grande consommatrice deviande de kangourou, a adopté, il y a 8 ans, une interdictiond’importation de cette viande pour des raisons de sécuritéalimentaire. Depuis lors, les exportations australiennes de cetteviande ont chuté de plus de 50%. Cette baisse d’intérêt aeu également pour conséquence que les chasseurs retirent moinsd’argent de leur butin. Il y a deux ans, les chasseurs abattaient 1,4million de kangourous. Cela représente à peine 20% du maximum desquotas.

Beaucoup de chasseurs ontcessé leurs activités étant donné le peu de rendement financier. »Cela signifie cependant souvent que leur place est prise pardes individus qui ont moins de compétences et de sens éthique »,souligne Georges Wilson, chercheur auprès de l’Australian NationalUniversity. Il mentionne notamment des informations concernant desempoisonnements massifs. Enfin, une population dekangourous plus élevée signifie également qu’un plus grand nombred’entre eux mourront lors de la prochaine sécheresse, conclutWilson.

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