Principaux renseignements
- Lassana Diarra poursuit la FIFA et la Fédération belge de football pour 65 millions d’euros en raison de règles de transfert jugées incompatibles avec le droit européen par la CJUE.
- Diarra affirme que les règlements de la FIFA ont entravé les mouvements des joueurs et ont eu un impact négatif sur ses perspectives de carrière, entraînant une suspension de 15 mois et des opportunités limitées.
- Ni la FIFA ni la Fédération belge de football n’ont entamé de discussions en vue d’un règlement, ce qui l’a poussé à poursuivre son action en justice.
L’ancien international français Lassana Diarra réclame à la FIFA et à la Fédération belge de football la somme substantielle de 65 millions d’euros. Cette action découle d’un long litige concernant les transferts de joueurs. Le litige entre Diarra et la FIFA a conduit l’organisation à réviser son règlement sur les transferts à la suite d’une décision de justice qui a fait jurisprudence l’année dernière. Cependant, malgré ce changement, Diarra et les instances dirigeantes n’ont pas réussi à trouver un accord à l’amiable.
Indemnisation
Selon l’avocat de Diarra, Martin Hissel, la plainte vise à obtenir une indemnisation pour les dommages causés par les règles de transfert de la FIFA. Ces règles ont été jugées incompatibles avec le droit européen par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) en octobre.
Hissel a souligné que l’arrêt de la CJUE nécessitait un recours aux tribunaux nationaux pour assurer sa mise en œuvre. Il prévoit une décision des tribunaux belges dans un délai de 12 à 15 mois.
Réglementation de la FIFA
L’arrêt de la CJUE du mois d’octobre a établi que le règlement des transferts de la FIFA entravait la libre circulation des joueurs en imposant des risques juridiques, financiers et sportifs considérables aux personnes concernées. Cette décision a été motivée par l’affaire Diarra, qui contestait les conditions de son départ du Lokomotiv Moscou il y a dix ans.
Le Lokomotiv Moscou a résilié le contrat de Diarra en 2014, invoquant des manquements de la part du joueur. Il était tombé en disgrâce auprès de son entraîneur de l’époque et refusait de s’entraîner. Diarra a contesté cette demande, demandant plutôt une indemnisation au club. La FIFA a finalement ordonné à Diarra de verser 10 millions d’euros à son ancien club, une décision confirmée par le Tribunal arbitral du sport. Il a également été suspendu pendant 15 mois.
Cette décision a eu un impact significatif sur les perspectives de carrière de Diarra. Le club belge de Charleroi a refusé de le recruter en raison de sa responsabilité potentielle pour ces sanctions en vertu des règlements de la FIFA. Suite à la décision de la CJUE, la FIFA a introduit un cadre réglementaire provisoire concernant les transferts de joueurs en décembre 2022.
L’absence d’engagement de la part des instances dirigeantes
Diarra a exprimé sa déception quant au fait qu’en dépit de la décision de la CJUE, ni la FIFA ni l’Association belge de football ne l’ont contacté pour lui proposer un règlement. Il a qualifié ce manque d’engagement d’indicateur d’une « culture du mépris » à l’égard des joueurs et de l’État de droit. En conséquence, M. Diarra s’est senti obligé d’intenter une nouvelle fois une action en justice.
L’illustre carrière de Diarra comprend des apparitions dans des clubs prestigieux tels que Chelsea, Arsenal, Portsmouth, le Real Madrid et le Paris Saint-Germain. Il a également représenté la France 34 fois au niveau international avant de prendre sa retraite en 2019.

