L’Arabie Saoudite troque son pétrole contre l’énergie solaire

Le ministère de l’Énergie de l’Arabie Saoudite a signé un accord avec ACWA Power, une entreprise locale pour construire un parc solaire d’un coût de 300 millions de dollars qui permettra d’alimenter 40 000 foyers en électricité. Le pays souhaite porter la part des énergies propres à 10 % du total d’ici 5 ans, rapporte le New York Times.

En janvier, l’agence saoudienne responsable du développement des énergies renouvelables a annoncé qu’elle lancerait un appel d’offres d’ici la fin de l’année pour construire sept autres parcs solaires et un grand parcs éolien. Le budget total a été estimé à 7 milliards de dollars. 

Les Saoudiens veulent se débarrasser de leur dépendance au pétrole

Les Saoudiens veulent se débarrasser de leur dépendance au pétrole. le Prince Mohammed bin Salman (notre photo), qui dirige maintenant le pays, a entrepris une vague de réformes pour libéraliser et moderniser le pays. Celles-ci comprennent également un volet économique. L’année dernière, le prince héritier avait présenté « Vision 2030 », un plan destiné à diversifier l’économie saoudienne.

Ce projet inclut une feuille de route pour débarrasser le pays de sa dépendance à l’égard des recettes pétrolières. Une partie de ce plan comprend, entre autres, la privatisation d’Aramco, la plus grande compagnie pétrolière du monde. En outre, il prévoit la création d’un fonds d’investissement et d’autres réformes économiques et autres pour stimuler l’emploi et d’autres investissements dans le royaume.

Le but ultime : séduire les investisseurs étrangers

Le pétrole est une ressource de plus en plus contestée sur le plan environnemental, et un nombre croissant de pays prennent des mesures pour lui substituer des sources d’énergie plus écologiques. D’un autre côté, les progrès techniques permettent l’exploitation de gisements jusqu’alors inaccessibles (l’exploitation du pétrole de schiste en est un exemple), ce qui a fait entrer de nouveaux concurrents sur le marché.

L’accord anti-nucléaire avec l’Iran, assorti d’une levée de l’embargo qui frappait ce pays, va également permettre l’entrée de ce grand pays pétrolifère sur le marché. Enfin, les membres de l’OPEP ne sont plus aussi disciplinés qu’ils avaient pu l’être auparavant. Tout ceci conduit à une grande incertitude concernant l’évolution des cours du pétrole.

Dans ce contexte, la diversification de l’économie saoudienne, y compris sur le plan énergétique, est donc devenue une nécessité.

Un plan à 5 ans

En 2023, le gouvernement saoudien espère que 10 % de l’électricité consommée dans le pays sera produite à partir de sources alternatives.

Cela fait plusieurs années que le pays promet qu’il lancera des projets dans le domaine de l’énergie renouvelable. Mais souvent, ces ambitions sont restées lettre morte. En conséquence, la production d’énergie renouvelable du pays est encore inexistante aujourd’hui, selon les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). 

Plus