L’apocalypse du commerce de détail en 2018: encore des milliers de magasins sur la liste noire

En 2017, aux États-Unis, plus de 6.000magasins ont fermé. Ce chiffre sera largement dépassé cette année,selon les chiffres recensés par Fox Business. En Belgique également,environ 1 magasin sur 10 est vide. Au Royaume Uni, 1 livre sterlingsur 5 est maintenant dépensée en ligne.

Pour tenter de sauver leur chaîne, lesresponsables commerciaux vont à nouveau dans les prochains mois fermer des centaines desuccursales. Fox Business a établi une liste des fermeturesannoncées aux États-Unis. Cette liste n’est pasexhaustive, car beaucoup de chaînes inconnues en Europe n’y figurent pas.

Acrombie & Fitch (60 magasins),American Apparel (a demandé sa mise en faillite et ferme tous ses magasins), Foot Locker (110 magasins), Guess (60 magasins), CVS (70magasins), J.Crew (50 magasins, plus que les 30 annoncés), J.C. Penney(138 fermetures, mais les magasins de jouets subsistent), Macy’s (7 fermetures, 5.000 emploisperdus), Michael Kors (125 magasins), Payless (800 fermetures), Radio Schack (1000 magasins fermés),Rue 21 (400 magasins), Sears/Kmart (300 fermetures).

Amazon

C’est principalement l’e-commerce qui fait leplus de dégâts : ainsi aux États-Unis, 2/3 de tous les livres ,films et supports musicaux sont achetés en ligne, tout comme 2/5 des fournitures de bureau et des jouets. Un quart des vêtements estégalement acheté en ligne.

Dans 30 villes américaines, Amazonlivre à ses abonnés du service Prime les commandes en 2 heures et sans frais supplémentaires.

Plus les magasins font des effortspour concurrencer Amazon, plus ils perdent de l’argent. La logistique et l’infrastructure requises dévorent les marges bénéficiaires. Selon la banque Morgan-Stanley, pour chaque point depourcentage qu’un commerçant gagne en part dans l’e-commerce, il doitcéder un demi-point de pourcentage de sa marge bénéficiaire. Cen’est pas que ça dérange Amazon.

De chaque dollar supplémentairedépensé cette année en ligne, 50 cents aboutiront dans lescaisses d’Amazon.

Souvent, le boom dans l’e-commerce estavancé comme une alternative pour le personnel de magasin dont les emplois sont menacés.Les jobs dans l’e-commerce et les grands magasins prennent une part de plus en importantede l’ensemble des travailleurs. Ils représentent maintenant 10,1 % de tous les postes dans les magasins,contre 8% il y a 10 ans. Amazon recrute à un rythme effréné.

D’ici juillet 2018, Amazon veut engagerplus de 100.000 personnes. Mais ces chiffres n’apporteront que peu de consolation.Au rythme actuel, 3 fois plus d’emplois auront disparu d’ici là.

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Autres compétences et I.A.

Burning Glass, une entreprise qui analyse les tendances des vacances d’emploi, a découvert une tendance positive : entre 2014 et 2016, la perte d’emploi dans le commerce traditionnel a été compensée par les nouveaux emplois dans l’e-commerce, les grandes surfaces et les emplois techniques dans ce secteur. Toutefois, les compétences nécessaires pour ces emplois différent totalement de celles des employés de magasins traditionnels.

Selon Burning Glass, 78% des emplois dans l’e-commerce exigent un diplôme universitaire, contre à peine 12% dans le commerce traditionnel. Même 53% des jobs dans les grandes surfaces automatisées exigent un diplôme.

Même ceux qui n’aiment pas fréquenter les centres commerciaux  comprennent qu’il s’agit du signe annonciateur d’un désastre économique.

Les emplois dans le commerce aux États-Unis sont très nombreux. 4,3 millions de personnes sont vendeurs et 3,3 millions sont caissiers. Les fermetures indiquées ci-dessus vont coûter dix milliers d’emploi. Les centres commerciaux vides sont le signe d’un chômage de masse.

Il est à craindre que les possibilités d’emploi de millions de personnes soient en danger. De plus en plus de chaînes se tournent vers le self-scanning et vers l’I.A.et les robots.

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Conclusion

Les Américains, mais aussi les Européens, qui sont tellement habitués aux centres commerciaux offrant une énorme variété de marchandises attirantes, vont devoir s’habituer maintenant à de plus en plus de magasins vides.

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