Ransomware, logiciels malveillants, infections par bot; les cyberattaques sont en nette augmentation en Allemagne, selon un rapport annuel de l’Office fédéral de la sécurité de l’information (BSI), l’autorité compétente.
La hausse concerne notamment les ransomware (piratage du système et demande de rançon pour le rendre à l’utilisateur) et les logiciels malveillants (pour endommager ou perturber un système, ou y avoir accès à distance). Ainsi, entre mai 2020 et mai de cette année, 144 millions de nouvelles variantes des logiciels ont été détectées. Cela correspond à augmentation de plus de 20%.
Le rapport, repris par le média Euractiv.fr, estime également que de nombreux produits informatiques sont trop vulnérables face à la menace: 98% des systèmes testés étaient trop exposés.
L’association Bitkom a également publié une étude avec des chiffres interpellants: 86% des entreprises allemandes ont déjà été victimes ou du moins la cible de cyberattaques. Les dommages ont augmenté de 358% depuis deux ans. En cas d’attaque future, une entreprise sur dix ne se verrait pas survivre.
Les menaces vont continuer d’augmenter, estime encore le rapport. La numérisation grandissante de tout un nombre de secteurs offre davantage de cibles. Les réseaux de pirates se professionnalisent, notamment à l’aide du dark web où ils trouvent facilement des conseils et des matériaux.
Le rapport estime également que des mesures plus fortes sont nécessaires pour lutter contre la cybercriminalité. Pour prévenir les attaques, mais aussi pour suivre les affaires après coup. Les attaques peuvent même viser l’Etat, et lui coûter beaucoup d’argent, en Allemagne comme ailleurs.
En Belgique
La Belgique n’est évidemment pas épargnée du phénomène. Tout comme en Allemagne, la justice n’arrive que peu à suivre les affaires. 69% des plaintes sont classées sans suite, sur 36.568 affaires introduites sur l’année 2020, par exemple. Seules quatre affaires sur 100 sont effectivement citées devant un tribunal correctionnel.
En mai 2021, une attaque majeure avait eu lieu sur les serveurs de nombreux services publics, Belnet. Pendant plusieurs heures, ils étaient dans l’incapacité d’être utilisés. Aujourd’hui encore, l’enquête ne donne pas de détails, alors que de nombreuses voix pointent la responsabilité de la Chine. La cybersécurité et la cybercriminalité sont en effet considérés comme un moyen géopolitique important et incontournable pour fragiliser ses adversaires.