L’Allemagne cherche un accord avec les talibans pour pouvoir renvoyer les migrants en Afghanistan


Principaux renseignements

  • Le gouvernement conservateur allemand cherche à expulser les migrants afghans en négociant avec le régime taliban.
  • En échange, ils obtiennent une légitimité et une reconnaissance internationale.
  • Le gouvernement cherche à augmenter la fréquence des expulsions en permettant aux représentants des Talibans de servir dans les consulats afghans en Allemagne, une première parmi les pays de l’UE.

Le gouvernement conservateur allemand, dirigé par Friedrich Merz, cherche à conclure un accord controversé avec le régime taliban en Afghanistan pour faciliter l’expulsion des migrants afghans. Bien qu’elle n’ait pas de relations diplomatiques officielles avec les talibans, reconnus uniquement par la Russie au niveau international, l’Allemagne cherche à obtenir la coopération du régime en matière d’expulsions en échange d’une légitimité et d’une reconnaissance internationale. C’est ce qu’écrit Politico.

Déportations

Face à la pression croissante du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), le gouvernement Merz s’est engagé à augmenter les déportations de migrants, y compris d’Afghans qui constituent le deuxième groupe de demandeurs d’asile en Allemagne. L’absence de liens diplomatiques avec les Talibans a précédemment entravé ces projets.

L’Allemagne entend commencer les expulsions en ciblant les Afghans reconnus coupables de crimes, et en les étendant éventuellement à ceux qui ne bénéficient pas d’un statut protégé. Un précédent a déjà été créé avec un vol d’expulsion transportant 81 condamnés afghans au début de l’été, à la suite d’une opération similaire lancée par le gouvernement précédent l’année dernière.

Engagement direct avec les talibans

Cherchant à rationaliser le processus et à augmenter la fréquence des expulsions, l’Allemagne s’engage directement auprès des talibans. Elle autorise ainsi les représentants des talibans à travailler dans les consulats afghans en Allemagne, ce qui en fait le premier pays de l’UE à prendre cette mesure.

Cette approche a suscité l’intérêt d’autres pays européens à la recherche de solutions aux problèmes de migration. L’Autriche et la Belgique ont exprimé leur admiration pour la position ferme de l’Allemagne en matière d’expulsions et étudient la possibilité de collaborer à des vols d’expulsion conjoints en tirant parti des liens établis entre l’Allemagne et les Talibans.

Modification de la politique d’immigration

Le gouvernement Merz est le fer de lance d’un changement dans la politique d’immigration allemande, s’éloignant de l’approche plus accueillante défendue pendant le mandat d’Angela Merkel. Cette approche pragmatique, motivée par les inquiétudes suscitées par la montée de l’AfD, parti d’extrême droite, représente une rupture importante avec les pratiques antérieures.

L’admission du personnel consulaire taliban en Allemagne est considérée comme une victoire majeure pour le régime. Les experts avertissent que cette concession pourrait conduire à de nouvelles demandes de la part des Talibans en échange de leur coopération en matière d’expulsions. Des inquiétudes ont également été exprimées quant à l’accès potentiel aux données biométriques sensibles stockées dans les consulats, ce qui pourrait mettre en danger les dissidents afghans et leurs familles résidant en Afghanistan.

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