L’air le plus pollué du monde se trouve dans une ville en Sibérie

Vous n’avez certainement jamais entendu son nom, et pourtant la ville de Krasnoïarsk détient un triste record : celui de la ville la plus polluée au monde. Elle bat à plate couture les métropoles de Bombay et Guangzhou.

Située en plein milieu de la Russie, Krasnoïarsk est la troisième ville la plus importante de Sibérie. C’est un pôle industriel important, mais les usines datent de la période soviétique. Et pour les faire fonctionner, des centrales électriques au charbon avaient été construites et tournent toujours à l’heure actuelle. En hiver, toute cette activité pollue massivement l’air.

Et en été, les incendies dans l’une des plus grandes forêts du monde – la Taïga – n’offrent même pas un peu de répit à la population. En cause, le réchauffement climatique, qui fait fondre le permafrost, ce sol normalement gelé en permanence. Ce processus relâche de tonnes de gaz à effet de serre.

Le million de citoyens habitant Krasnoïarsk sont parfois priés de rester enfermés chez eux tellement l’air y est irrespirable. ‘Le smog est parfois si mauvais qu’il est difficile de voir le bâtiment voisin’, explique Yulia Moiseeva, une habitante de la ville, au média Bloomberg.

Une prise de conscience récente

Le ministre de l’Énergie, Alexander Novak, voudrait augmenter la production des centrales au charbon d’ici 2035. La pollution de Krasnoïarsk pourrait alors encore plus augmenter.

Toutefois, l’augmentation des feux dans la Taïga a attiré l’attention des politiques sur cette ville de la Sibérie. Le président russe Vladimir Poutine est même venu visiter la région en 2018. Et la qualité de l’air de Krasnoïarsk est entrée dans l’agenda politique du gouvernement national.

  • Un gazoduc de 570 kilomètres va être construit pour alimenter la Sibérie en gaz naturel, ce qui permettrait une production d’énergie beaucoup moins polluante.
  • Le système de chauffage de la ville qui fonctionne toujours au charbon devrait, selon le ministère de l’Énergie, être modernisé d’ici 2024.

Il faut maintenant que ces mesures soient réellement mises en place, ce qui n’est pas encore sûr au vu du coût d’un gazoduc. Aujourd’hui, c’est économiquement plus intéressant pour la Russie de vendre son gaz à l’étranger et de laisser son pays se chauffer au charbon.

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