Principaux renseignements
- Les ordinateurs quantiques peuvent briser les méthodes de cryptage actuelles utilisées pour protéger les données sensibles.
- Les grandes organisations doivent adopter la « cryptographie post-quantique » d’ici 2035 pour protéger leurs données contre les futures menaces quantiques.
- Les organisations doivent identifier les services vulnérables d’ici 2028, donner la priorité à la mise à niveau des clés d’ici 2031 et achever la transition vers un nouveau système de cryptage d’ici 2035.
La menace des pirates quantiques
L’agence britannique de cybersécurité, le National Cyber Security Centre (NCSC), a lancé un avertissement sur la menace croissante des pirates quantiques et a exhorté les organisations à prendre des mesures proactives d’ici à 2035. Cette inquiétude découle de la possibilité que les progrès de l’informatique quantique permettent de briser les méthodes de cryptage actuellement utilisées pour protéger les données sensibles.
Les ordinateurs quantiques, qui sont encore en cours de développement, ont la capacité de résoudre des problèmes mathématiques complexes qui sous-tendent des techniques de cryptage largement utilisées, comme la cryptographie asymétrique à clé publique. Cela représente un risque important pour tout ce qui concerne les services bancaires en ligne, les communications par téléphone mobile et les infrastructures nationales essentielles.
Stratégies de sécurité quantique dans les grandes organisations
Pour contrer cette menace, le NCSC recommande aux grandes organisations, en particulier celles qui gèrent des services essentiels comme l’énergie et les transports, ainsi qu’aux entreprises dotées de systèmes informatiques uniques, d’adopter la « cryptographie post-quantique ». Il s’agit d’identifier les services vulnérables d’ici 2028, de prioriser les mises à niveau des clés d’ici 2031 et, enfin, d’achever la transition vers un nouveau système de chiffrement d’ici 2035.
Les orientations du NCSC visent à fournir aux organisations une feuille de route claire pour protéger leurs données contre les futures menaces quantiques, en garantissant la sécurité des informations confidentielles pour les années à venir. Contrairement aux ordinateurs traditionnels qui utilisent des bits (représentant 0 ou 1), les ordinateurs quantiques utilisent des qubits qui peuvent représenter simultanément diverses combinaisons de 1 et de 0. Cela leur permet d’effectuer des calculs beaucoup plus importants et complexes.
Préparer l’impact de l’informatique quantique
Bien que prometteur, le développement d’ordinateurs quantiques stables à grande échelle est un défi en raison de l’extrême sensibilité des qubits aux facteurs environnementaux tels que les fluctuations de température et même les rayons cosmiques. Néanmoins, les experts conseillent de migrer vers de nouvelles méthodes de cryptage le plus tôt possible afin de se préparer à l’arrivée éventuelle de puissantes capacités d’informatique quantique.
Au-delà des problèmes de sécurité des données, l’impact potentiel de l’informatique quantique sur les systèmes de sécurité mondiaux est de plus en plus préoccupant. Europol, l’agence d’application de la loi de l’UE, a mis en évidence l’informatique quantique, aux côtés de l’intelligence artificielle et de la blockchain, en tant que catalyseurs d’activités criminelles. Ils avertissent que ces technologies peuvent améliorer la vitesse, la portée et la sophistication des opérations criminelles.
Inquiétudes mondiales et urgence
L’ancien cyberchef israélien Yigal Unna a tiré la sonnette d’alarme au sujet d’un éventuel « jour Q » où les progrès de l’informatique quantique pourraient permettre de pirater des systèmes sensibles, y compris des programmes d’armement nucléaire. Il a suggéré que ce seuil pourrait avoir déjà été franchi, citant des rapports selon lesquels la Chine aurait ouvert une brèche dans un système de défense informatique de niveau militaire à la fin de l’année 2024.
Face à ces menaces croissantes, l’Autorité israélienne de l’innovation a invité les ministères à évaluer leurs vulnérabilités et à élaborer des stratégies de défense contre les attaques potentielles de piratage quantique. L’urgence qui entoure la sécurité quantique souligne la nécessité d’une innovation et d’une collaboration continues pour garder une longueur d’avance sur les cybermenaces émergentes.
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