Principaux renseignements
- Christine Lagarde met en garde contre l’utilisation de la BCE pour financer la dette publique, rejetant les propositions d’achats d’actifs à grande échelle.
- Les niveaux élevés de la dette publique font craindre que les gouvernements ne fassent pression sur les banques centrales pour qu’elles financent leur dette.
- Christine Lagarde recommande la prudence budgétaire et conseille aux gouvernements de réduire la dette, de donner la priorité aux dépenses qui soutiennent la croissance et d’utiliser la flexibilité budgétaire existante.
Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a mis en garde contre le fait de considérer la politique monétaire comme une solution au fardeau de la dette. Elle a implicitement rejeté les récentes propositions du parti français d’extrême droite suggérant à la BCE de relancer les achats d’actifs à grande échelle. Lagarde s’est inquiétée du fait que les gouvernements confrontés à une dette élevée pourraient tenter de faire pression sur les banques centrales pour qu’elles financent leur dette, sans tenir compte des leçons de l’histoire.
Sans désigner de pays en particulier, Lagarde a reconnu que ce problème se pose lorsque les niveaux d’endettement public sont élevés, comme c’est actuellement le cas dans plusieurs juridictions. Ses remarques font suite aux récentes déclarations du leader français d’extrême droite Jordan Bardella, qui a indiqué la nécessité d’une discussion avec la BCE au sujet de la dette française. L’année dernière, son prédécesseur Marine Le Pen a plaidé pour la reprise de l’assouplissement quantitatif par la BCE afin de financer les investissements dans le domaine du climat.
Appels au soutien de la BCE
Les hommes politiques français ne sont pas les seuls à rechercher le soutien de la BCE pour faire face à des besoins de dépenses accrus ; les ministres italiens ont à plusieurs reprises exhorté les décideurs politiques à abaisser les taux d’intérêt ou à mettre en œuvre l’assouplissement quantitatif.
Toutefois, les banquiers centraux de toute la région ont toujours conseillé aux gouvernements de ne pas se fier excessivement à la politique monétaire et ont plutôt souligné l’importance de mettre en œuvre des réformes et des mesures d’assainissement budgétaire. Lagarde a elle-même insisté sur ce point en début de semaine, avertissant que le retard persistant de la région dans la mise en œuvre de mesures de relance économique avait entraîné une stagnation économique prolongée.
Dette publique
Samedi, Lagarde a exhorté les gouvernements à réduire les niveaux de la dette publique et à donner la priorité aux dépenses qui soutiennent la croissance potentielle et les priorités stratégiques tout en consolidant leurs budgets. Elle a souligné la flexibilité offerte par les règles budgétaires européennes pour les dépenses supplémentaires visant à stimuler l’activité économique, notant que de nombreux pays n’utilisent pas pleinement cette disposition.
Lagarde a également réitéré son appel à la mise en commun des ressources européennes, dans le but de créer un cercle vertueux où les dépenses productives stimulent la croissance de la productivité, qui à son tour renforce la croissance potentielle et place le modèle social de l’Europe sur une base économique plus durable.
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