Christine Lagarde, la présidente de la Banque Centrale Européenne, a annoncé que les taux d’intérêt baisseront, mais cela ne se produira que lorsque la BCE sera convaincue que l’inflation se stabilise vers l’objectif de 2 %.
Lagarde : « Les taux d’intérêt ne diminueront pas avant que nous soyons assurés que l’inflation retombe à 2 % »
Pourquoi est-ce important ?
À cause des taux d'intérêt élevés, emprunter de l'argent et investir sont devenus nettement moins avantageux. Bien que les marchés et les institutions financières espèrent une réduction rapide des taux, la BCE préfère agir avec prudence. Néanmoins, Lagarde se montre optimiste.À la une : Lagarde exprime un optimisme mesuré quant à la possibilité prochaine de réductions des taux.
- Lors d’une interview sur France 2, Lagarde a cependant précisé qu’elle « ne pouvait pas fixer de date » pour une baisse des taux. Elle a toutefois ajouté que « si nous remportons cette lutte, si nous atteignons 2 % d’inflation comme prévu en 2025, et si cela est confirmé par les données que nous recevrons, alors je suis très confiante que les taux diminueront dès que nous aurons cette assurance ».
- Cette approche prudente concernant les taux d’intérêt est caractéristique de Lagarde et de la politique de la BCE. Le vice-président Luis de Guindos estime que les marchés anticipent une baisse des taux trop rapidement. Il est soutenu par les présidents des différentes banques nationales.
- Le Français François Villeroy de Galhau envisage cela « pour 2024 », sans plus de précision. Le président croate Boris Vujcic et la membre du directoire de la BCE Isabel Schnabel jugent également qu’il est prématuré de spéculer sur une baisse des taux.
- Cependant, certaines institutions financières prévoient que l’inflation atteindra plus rapidement les 2 %. Ainsi, Goldman Sachs anticipe une première baisse des taux dès avril.
- En décembre, l’inflation a augmenté, passant de 2,4 % en novembre à 2,9 %. Toutefois, la tendance globale est à la baisse.
À surveiller : l’augmentation des salaires.
- Selon Bloomberg, la BCE se concentre particulièrement sur la hausse des salaires, un phénomène qui ne pourra être confirmé qu’après le premier trimestre de 2024.
- Lagarde a également fait directement référence à ce sujet : « Les salaires, en ce qui concerne les négociations et les accords collectifs, connaissent une hausse supérieure aux taux d’inflation que nous observons. Nous sommes dans une phase de rattrapage qui s’étendra sur deux ou trois ans. »
- En Belgique, avec l’indexation automatique, cette hausse du coût du travail expliquera en partie le regain d’intensité de l’inflation cette année.
Pas de récession profonde
L’essentiel : Selon Lagarde, le pire est passé.
- Lagarde a fait remarquer que, selon elle, l’Europe n’est pas en proie à une récession sévère. « Je pense que nous avons franchi les étapes les plus difficiles et les plus compliquées – sauf en cas de nouveau choc majeur ».
- « Cela ne signifie pas que nous assisterons à une diminution (de l’inflation, ndlr.) en douceur », a-t-elle ajouté. Et c’est précisément un atterrissage en douceur que la BCE cherche à atteindre, raison de sa prudence.
- Selon de Guindos, les indicateurs pointent vers un ralentissement économique pour le quatrième trimestre de 2023, après une contraction de 0,3 % au troisième trimestre. Or, deux trimestres consécutifs de contraction définissent une récession technique. La zone euro serait dès lors déjà en récession.
