Principaux renseignements
- La Turquie s’est vu offrir le statut de « pays partenaire » au sein des BRICS.
- Cette évolution est considérée comme une phase de transition vers l’adhésion à part entière de la Turquie.
- Les responsables turcs soulignent que l’adhésion aux BRICS n’affectera pas leurs obligations envers l’OTAN.
L’adhésion potentielle de la Turquie aux BRICS a franchi une étape importante avec l’offre du statut de « pays partenaire ». Cette évolution intervient après que la Turquie a officiellement exprimé son intérêt à rejoindre le groupe des économies émergentes, qui comprend le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, l’Iran, l’Égypte et les Émirats arabes unis.
Le ministre du commerce, Ömer Bolat, a annoncé ce nouveau statut lors d’une récente interview, soulignant qu’il s’agissait d’une phase de transition au sein de la structure organisationnelle des BRICS. Il a expliqué que la Turquie considérait son engagement dans les BRICS comme une occasion de renforcer la collaboration économique avec les États membres sans compromettre les liens existants avec les partenaires occidentaux ou son appartenance à l’OTAN. Ce sentiment a été repris par les responsables turcs qui soulignent qu’une éventuelle adhésion aux BRICS n’affecterait pas leurs obligations à l’égard de l’alliance militaire occidentale.
Discussion sur le partenariat et l’adhésion à part entière
La catégorie « pays partenaire » a été introduite en même temps que l’adhésion à part entière lors du récent sommet des BRICS à Kazan, organisé par le président russe Vladimir Poutine. Bien qu’Ankara ait reçu cette proposition, un fonctionnaire du Parti de la justice et du développement d’Erdoğan, au pouvoir, a indiqué qu’elle pourrait être en deçà des aspirations de la Turquie à une adhésion à part entière.
M. Bolat a également répondu aux affirmations selon lesquelles l’Inde pourrait bloquer l’adhésion à part entière de la Turquie en raison des tensions avec le Pakistan, en réfutant fermement cette idée. Il a affirmé que rien ne justifiait un tel veto.
La politique étrangère indépendante de la Turquie et ses ambitions mondiales
Le président Recep Tayyip Erdoğan a toujours mené une politique étrangère indépendante pour la Turquie, visant à renforcer son influence mondiale. Cette quête s’étend au-delà des BRICS, la Turquie cherchant à jouer un rôle plus important sur la scène mondiale, en particulier compte tenu des défis actuels dans ses négociations d’adhésion avec l’Union européenne.
Les BRICS eux-mêmes visent à amplifier les voix des principales économies émergentes, en remettant en question ce qu’ils perçoivent comme la domination de l’Occident dans l’ordre mondial. Les membres fondateurs plaident en faveur de réformes au sein d’institutions internationales telles que les Nations unies, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.
Implications de l’adhésion de la Turquie aux BRICS
En tant que plateforme plutôt qu’union économique contraignante comme l’UE, les BRICS représentent une approche distincte de la collaboration, englobant près de la moitié de la population mondiale et environ un tiers du PIB mondial. Si la Turquie était admise, elle deviendrait le premier membre de l’OTAN au sein des BRICS, ce qui compliquerait encore la dynamique géopolitique étant donné la position du groupe en tant que contrepoids aux puissances occidentales sur diverses questions internationales, notamment le conflit en cours au Moyen-Orient.
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