Principaux renseignements
- La Turquie lance une initiative nationale pour développer des réacteurs nucléaires indigènes, en vue de parvenir à l’indépendance énergétique et à des émissions nettes nulles.
- Le programme s’inscrit dans le cadre de l’initiative technologique nationale de la Turquie, qui met l’accent sur des solutions locales et durables dans divers secteurs.
- Pour renforcer la sécurité énergétique, la Turquie prévoit de construire huit réacteurs supplémentaires et 5 GW de petits réacteurs modulaires (SMR) au-delà de la centrale d’Akkuyu.
La Turquie fait un pas important vers l’indépendance énergétique en lançant une initiative nationale visant à développer des réacteurs nucléaires indigènes. Le programme, appelé « Domestic Nuclear Reactor Development Call », vise à renforcer la sécurité énergétique de la Turquie, à réduire la dépendance à l’égard des sources étrangères et à contribuer à l’objectif du pays de parvenir à des émissions nettes nulles.
Cette initiative intervient alors que la Turquie se prépare au lancement imminent de sa première centrale nucléaire, Akkuyu, située dans la région méditerranéenne. La centrale d’Akkuyu, dont le coût s’élève à 20 milliards de dollars (environ 18,6 milliards d’euros), est construite par le conglomérat russe Rosatom et comprendra quatre réacteurs d’une capacité totale de 4,8 gigawatts (GW). Une fois achevée, la centrale devrait couvrir environ dix pour cent des besoins en électricité de la Turquie.
Initiative nationale en matière de technologie
L’appel au développement de réacteurs indigènes s’inscrit dans le cadre plus large de l’initiative technologique nationale de la Turquie, qui vise à répondre à la demande croissante d’énergie du pays grâce à des solutions locales et durables. Ces solutions englobent divers secteurs tels que l’intelligence artificielle, la défense, la chimie et la métallurgie, et mettent l’accent sur un engagement en faveur de sources d’énergie fiables et sans carbone.
Le ministre turc de l’Industrie et de la Technologie, Mehmet Fatih Kacır, a souligné la détermination du pays à tracer sa propre voie dans le domaine de la technologie nucléaire, renforçant ainsi son indépendance et sa force nationale. Il a souligné que l’objectif est d’apporter à la Turquie des réacteurs de conception avancée grâce aux capacités de l’industrie turque, avec le soutien d’organisations telles que TENMAK, les instituts TÜBITAK et les universités.
Les besoins futurs en matière de réacteurs
La période de candidature pour le programme restera ouverte jusqu’au 31 décembre. Les autorités estiment que la Turquie aura besoin d’au moins huit réacteurs supplémentaires, ainsi que de 5 GW de petits réacteurs modulaires (SMR), pour renforcer la sécurité énergétique et garantir un accès abordable à l’électricité.
Avec la mise en service prochaine de la première unité de l’installation d’Akkuyu, d’une capacité nominale d’environ 1 200 MW, la Turquie ouvre la voie à un avenir alimenté par l’énergie nucléaire. Les trois autres unités, chacune d’une capacité similaire, devraient être ajoutées progressivement entre 2026 et 2028.
Expansion nucléaire ambitieuse
Les plans ambitieux de Turquie s’étendent au-delà d’Akkuyu, avec deux autres centrales nucléaires prévues dans la région nord-ouest de la Thrace et dans la région de Sinop, sur la mer Noire. D’ici 2035, la Turquie vise à atteindre une capacité nucléaire de 7,2 GW, puis de 20 GW d’ici 2050. (jv)
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