Principaux renseignements
- La Turquie prévoit d’accroître sa dépendance à l’égard de l’énergie nucléaire pour répondre à environ 10 pour cent de ses besoins énergétiques d’ici à 2025.
- La centrale nucléaire d’Akkuyu, dirigée par Rosatom, produira 4 800 mégawatts d’électricité et réduira les émissions de CO2 d’au moins 18 millions de tonnes par an.
- La Turquie envisage un avenir avec au moins trois centrales nucléaires opérationnelles d’ici 2050, y compris des installations dans le nord-ouest de la région de Thrace et dans la province de Sinop, sur la mer Noire.
La Turquie entend devenir un acteur de l’énergie nucléaire et prévoit d’accroître considérablement sa dépendance à l’égard de cette source d’énergie. Le premier réacteur de la centrale nucléaire d’Akkuyu, à Mersin, est presque achevé et devrait être opérationnel d’ici 2025, bien que cela représente un retard de deux ans par rapport aux projections initiales. Les quatre réacteurs d’Akkuyu produiront au total 4 800 mégawatts d’électricité, ce qui permettra de répondre à environ 10 pour cent des besoins énergétiques de la Turquie lorsqu’ils fonctionneront à plein régime. Ce projet ambitieux est mené par l’entreprise publique russe d’énergie atomique, Rosatom, et constitue une pierre angulaire de la stratégie de la Turquie visant à diversifier sa production d’énergie et à réduire ses émissions de carbone. C’est ce que rapporte Arabian Gulf Business Insight.
Les ambitions nucléaires turques
La Turquie envisage un avenir avec au moins trois centrales nucléaires opérationnelles d’ici 2050. Outre Akkuyu, des projets sont en cours pour des installations dans le nord-ouest de la région de Thrace et dans la province de Sinop, sur la mer Noire, chacune reflétant la capacité de la centrale de Mersin. En outre, la Turquie étudie la mise en œuvre de petits réacteurs modulaires dans diverses régions, afin de renforcer et de diversifier ses capacités de production d’énergie.
Cette évolution vers l’énergie nucléaire est motivée par une augmentation annuelle prévue de 4 pour cent de la demande d’électricité de la Turquie jusqu’au milieu du siècle. En tant que premier consommateur européen de charbon pour la production d’électricité, la Turquie reconnaît la nécessité urgente d’abandonner les combustibles à base de carbone. Le projet Akkuyu devrait permettre de réduire les émissions de CO2 d’au moins 18 millions de tonnes par an, soit plus de 3 pour cent des émissions totales de la Turquie.
Défis et préoccupations environnementales
Alors que la Turquie recherche activement des sources d’énergie renouvelables telles que l’énergie éolienne, solaire et hydroélectrique, des défis subsistent en termes de stockage de l’énergie. Büşra Zeynep Özdemir, chercheuse en énergie à la Fondation pour la recherche politique, économique et sociale, souligne que les centrales nucléaires offrent un approvisionnement énergétique fiable et continu lorsque les énergies renouvelables ne parviennent pas à répondre à la demande.
Malgré ses ambitions, le projet Akkuyu s’est heurté à des obstacles. Un consortium d’entreprises turques initialement impliqué dans la construction et l’exploitation de la centrale s’est retiré en raison de désaccords sur les conditions commerciales avec Rosatom. En outre, le calendrier du projet a été affecté par la pandémie de COVID-19 et les retombées de la guerre en Ukraine, notamment les sanctions qui ont entravé les transactions financières et les transferts de technologie.
Le projet Akkuyu a également suscité des inquiétudes sur le plan environnemental. Un tremblement de terre d’une magnitude de 7,8 survenu en 2023 près de Mersin a mis en évidence les risques sismiques inhérents à la région. Toutefois, les autorités turques affirment que la centrale d’Akkuyu est conçue pour résister à des tremblements de terre d’une magnitude maximale de 9,0 et qu’elle est dotée de systèmes de surveillance permettant d’évaluer l’activité sismique.
Conclusion
La poursuite de l’énergie nucléaire par la Turquie représente un changement important dans son paysage énergétique. Avec des objectifs ambitieux d’expansion et de diversification, le pays vise à assurer un avenir énergétique fiable et durable.
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