La Terre est en passe de dépasser le seuil critique de réchauffement d’ici trois ans


Principaux renseignements

  • La Terre est en passe de dépasser le seuil critique de réchauffement de 1,5°C d’ici trois ans si les niveaux actuels d’émission de dioxyde de carbone persistent.
  • Le « budget carbone » de la planète s’est considérablement réduit, passant de 500 milliards de tonnes de CO₂ au début de 2020 à 130 milliards de tonnes en raison des émissions record et de l’amélioration des modèles scientifiques.
  • Le réchauffement d’origine humaine a été le principal facteur à l’origine des températures élevées de l’année dernière, estimées à 1,36 °C au-dessus des niveaux préindustriels.

D’éminents climatologues ont lancé un avertissement sévère : La Terre pourrait dépasser le seuil critique de réchauffement de 1,5 °C d’ici trois ans si les niveaux actuels d’émission de dioxyde de carbone persistent. Cette prédiction alarmante découle d’une évaluation actualisée réalisée par plus de 60 experts renommés dans le domaine de la science du climat.

En 2015, près de 200 nations se sont engagées à limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, afin d’atténuer les conséquences les plus graves du changement climatique. Cependant, la dépendance continue aux combustibles fossiles et la déforestation menacent cet objectif ambitieux. Le professeur Piers Forster, directeur du Priestley Centre for Climate Futures à l’université de Leeds et auteur principal de l’étude, souligne la trajectoire préoccupante : « Nous assistons à des changements sans précédent, avec une accélération du réchauffement de la Terre et de l’élévation du niveau de la mer directement liée à des niveaux d’émission élevés. »

Résultats et projections clés

Au début de l’année 2020, les scientifiques ont estimé que l’humanité avait 50 pour cent de chances de ne pas dépasser l’objectif de 1,5 °C en émettant 500 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO₂) supplémentaires. En 2025, ce « budget carbone » s’était considérablement réduit pour atteindre 130 milliards de tonnes, en raison des émissions record de CO₂ et de l’amélioration des modèles scientifiques. Aux taux d’émission actuels de 46 milliards de tonnes par an, la limite sera atteinte dans les trois ans, engageant potentiellement le monde à dépasser l’objectif de l’Accord de Paris.

L’année dernière a marqué la première fois que les températures moyennes mondiales de l’air ont dépassé de 1,5 °C les niveaux préindustriels. Bien qu’une seule année ne constitue pas une violation de l’accord de Paris, les phénomènes météorologiques naturels ont amplifié le record de chaleur en 2024. Le réchauffement d’origine humaine a été le principal facteur à l’origine des températures élevées de l’année dernière, estimées à 1,36 °C au-dessus des niveaux préindustriels.

Conséquences et urgence

Le rythme actuel du réchauffement est d’environ 0,27 °C par décennie, ce qui est sans précédent dans l’histoire géologique. Si les émissions restent inchangées, le réchauffement de la Terre devrait atteindre 1,5 °C vers 2030. Bien qu’il soit théoriquement possible d’inverser le réchauffement à long terme en éliminant de grandes quantités de CO₂ de l’atmosphère, les auteurs mettent en garde contre le fait de compter uniquement sur des technologies aussi ambitieuses comme solution.

Le professeur Joeri Rogelj, de l’Imperial College London, souligne l’importance d’éviter un réchauffement excessif : « Pour des dépassements de température plus importants, il devient moins probable que l’élimination du CO₂ permette d’inverser complètement le réchauffement causé par les émissions actuelles. »

Déséquilibre énergétique de la Terre et élévation du niveau de la mer

L’étude souligne l’ampleur du changement climatique déjà en cours à l’aide de statistiques frappantes. Un indicateur clé est le déséquilibre énergétique de la Terre, c’est-à-dire la vitesse à laquelle l’excès de chaleur s’accumule dans le système climatique de la Terre. Au cours de la dernière décennie, ce taux a plus que doublé par rapport aux années 1970 et 1980, et il est estimé à 25 pour cent de plus qu’à la fin des années 2000 et dans les années 2010.

Matthew Palmer, du Met Office britannique et professeur associé à l’université de Bristol, qualifie ce chiffre de « très important et inquiétant » en raison de son augmentation rapide sur une courte période. Si les émissions de gaz à effet de serre sont le principal moteur de cette hausse, la réduction de l’effet de refroidissement des aérosols joue également un rôle.

Cet excès de chaleur a des conséquences diverses : réchauffement des masses terrestres, augmentation de la température de l’air, fonte des glaces. Environ 90 pour cent sont absorbés par les océans, ce qui a un impact sur la vie marine et contribue à l’élévation du niveau des mers. Depuis les années 1990, l’élévation du niveau de la mer a doublé, entraînant des risques d’inondation importants pour des millions de personnes vivant dans les zones côtières.

Réduire les émissions et atténuer les conséquences

Bien que ce tableau soit sombre, les auteurs reconnaissent que l’augmentation des émissions semble se ralentir à mesure que des technologies plus propres sont mises en œuvre. Ils soulignent l’importance cruciale d’une réduction « rapide et rigoureuse » des émissions.

L’objectif de Paris est fondé sur des preuves scientifiques solides démontrant l’impact nettement plus important du changement climatique en cas de réchauffement de 2°C par rapport à 1,5°C.

La réduction des émissions au cours de la prochaine décennie peut modifier de manière significative le rythme du réchauffement, soulignant que chaque fraction évitée se traduit par une réduction des dommages pour les populations vulnérables et une transition plus douce vers les objectifs sociétaux souhaités.

Cet excès de chaleur a diverses conséquences : réchauffement des masses terrestres, augmentation des températures de l’air et fonte des glaces. Environ 90 pour cent sont absorbés par les océans, ce qui a un impact sur la vie marine et contribue à l’élévation du niveau des mers. Depuis les années 1990, l’élévation du niveau de la mer a doublé, entraînant des risques d’inondation importants pour des millions de personnes vivant dans les zones côtières.

L’objectif de Paris est fondé sur des preuves scientifiques solides démontrant que l’impact du changement climatique est nettement plus important si le réchauffement est de 2°C que de 1,5°C.

La réduction des émissions au cours de la prochaine décennie peut modifier de manière significative le taux de réchauffement, en soulignant que chaque fraction évitée se traduit par une réduction des dommages pour les populations vulnérables et une transition plus douce vers les objectifs sociétaux souhaités.

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