La Suède propose la révocation de la citoyenneté pour les menaces à la sécurité


Principaux renseignements

  • Un comité interpartis propose de déchoir de leur nationalité suédoise les doubles citoyens qui commettent des crimes mettant en péril la sécurité de la Suède.
  • Le gouvernement suédois soutient la proposition, invoquant la nécessité de lutter contre « l’extrémisme violent » et le crime organisé.
  • Les partis d’opposition expriment des inquiétudes quant à la définition de qui constitue une « menace criminelle », craignant des excès et de l’intolérance.

Proposition et soutien

La Suède envisage de réviser ses lois sur la citoyenneté, afin de retirer la citoyenneté aux personnes considérées comme une menace pour la sécurité nationale. Cette mesure intervient dans un contexte de recrudescence de la violence des gangs et des crimes commis avec des armes à feu, ce qui a incité le gouvernement à envisager des mesures plus strictes. Un comité multipartite a proposé de retirer la nationalité suédoise aux personnes ayant une double nationalité qui commettent des crimes mettant en péril la sécurité de la Suède. Il pourrait s’agir de ceux qui obtiennent frauduleusement la citoyenneté ou qui s’engagent dans des activités considérées comme nuisibles à l’État.

Le gouvernement suédois, dirigé par un centre-droit, soutient cette proposition, arguant qu’elle est nécessaire pour lutter contre la montée de « l’extrémisme violent, les acteurs étatiques agissant de manière hostile envers la Suède, et le crime organisé systémique. » Le ministre de la Justice, Gunnar Strommer, insiste sur la gravité de ces menaces, pointant du doigt les criminels opérant à l’étranger qui orchestrent la violence en Suède.

Opposition et inquiétudes

Cependant, les partis d’opposition soulèvent des inquiétudes quant aux ramifications potentielles d’une telle politique. Ils affirment que définir qui constitue une « menace criminelle » serait complexe et conduirait potentiellement à des excès. Le Parti de gauche et les Verts s’opposent particulièrement à cette mesure, craignant qu’elle ne soit perçue comme intolérante.

À l’heure actuelle, la constitution suédoise interdit la révocation de la citoyenneté, mais un vote sur sa modification est prévu pour 2026. Le gouvernement étudie l’approche du Danemark, où la citoyenneté peut être révoquée pour des actions significativement préjudiciables à l’État, y compris les crimes liés aux gangs. La Suède elle-même durcit son processus de demande de citoyenneté, exigeant huit ans de résidence (contre cinq auparavant) et introduisant des tests de langue et de société à partir de 2026.

Implications à long terme

Au-delà des propositions immédiates, le chef des Démocrates suédois Jimmie Akesson préconise que les nouveaux citoyens prêtent un serment de loyauté à la Suède, à l’instar du système américain. Bien qu’elle ne figure pas dans les recommandations actuelles, cette idée pourrait faire l’objet d’un débat plus approfondi à mesure que les discussions sur la citoyenneté évoluent. La Suède semble prête à adopter une approche plus stricte de la citoyenneté, s’alignant sur d’autres nations européennes en mettant en place des contrôles plus stricts sur les personnes qui deviennent citoyennes.

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