La Suède et la Finlande signent un accord de coopération militaire avec les États-Unis

Les ministres de la Défense des États-Unis, de la Suède et de la Finlande ont signé un accord tripartite pour étendre leur coopération militaire. 

La Déclaration d’intention trilatérale (SOI pour “Statement of Intent”) a été signée au Pentagone par Peter Hultqvist et Jussi Niinistö, les ministres suédois et finlandais de la Défense, et leur homologue américain, James Mattis, le 8 mai dernier. Elle n’a pas de valeur juridique contraignante, mais elle prévoit que des exercices militaires conjoints seront menés par les signataires, et rationalise les procédures de leur mise en oeuvre. Elle stipule aussi que des réunions  trilatérales visant à échanger des informations et accroître la coopération et la communication devront se tenir régulièrement.

La promotion de l’OTAN… contre le Pesco ?

Enfin, ces réunions devront assurer la promotion du partenariat stratégique entre l’OTAN et l’UE. De ce fait, l’accord élimine la possibilité que l’UE conçoive son propre arsenal de dissuasion sans en référer aux Etats-Unis.   “Washington veut s’assurer que le “PESCO” (l’accord de « coopération structurée permanente » en matière de défense signé le 13 novembre 2017 par les ministres de la Défense et des Affaires étrangères de 23 Etats membres de l’UE, dont la Belgique. Cet accord jette les bases d’une Union de la Défense européenne) ne protégera pas l’industrie de la Défense européenne contre les firmes américaines”, écrit le site Zero Hedge

Pour les deux ministres scandinaves, l’accord est le premier jalon “de futures relations renforcées”. 

Aurora 17

En septembre dernier, la Suède avait accueilli Aurora 17, un programme de manœuvres militaires associant des soldats américains, français, danois, estoniens, lituaniens et finlandais. La plus grande partie des militaires qui participaient à cet exercice étaient Américains. L’armée américaine a également pris part à un certain nombre d’exercices qui se sont récemment déroulés en Finlande. Ce pays organisera un vaste exercice de l’OTAN dès 2020 ou 2021. Les États-Unis ont déjà été invités. La militarisation de la péninsule scandinave progresse donc très rapidement.

L’Estonie

La Finlande et la Suède ne sont pas les seules à solliciter la protection des Etats-Unis. Le mois dernier, Kersti Kaljulaid, la présidente estonienne, a rencontré le président américain Donald Trump à la Maison Blanche avec ses homologues lituanien et letton. En marge de cette visite, elle a expliqué qu’elle souhaitait un déploiement militaire américain pour compléter le dispositif existant mis en place par l’OTAN en réaction à l’attitude de plus en plus belliqueuse de la Russie.

Les pays baltes très nerveux

Depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, les pays baltes sont de plus en plus nerveux à l’égard de la Russie. Selon Mme Kaljulaid, les pays occidentaux sont responsables pour partie de cet état de choses : « Cela a commencé avec la Géorgie en 2008. Notre réaction à l’occupation partielle de la Géorgie a été faible, et rapidement, nous sommes retombés dans notre routine. C’est une des raisons pour lesquelles ce qui s’est passé en Crimée a pu se produire, la Russie a méjugé ce qui se produirait, ce que serait la réaction. Nous nous sommes ressaisis et avons stoppé l’avalanche ».

Selon la présidente estonienne, l’Occident devrait désormais démontrer une « patience stratégique », associant des sanctions économiques durables contre la Russie, et peut-être une expansion à ses dépens.

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