Le parlement syrien a récemment approuvé des contrats d’exploitation pétrolière par deux sociétés russes. Le régime de Bachar al-Assad espère redémarrer la production de pétrole après huit ans de guerre et de sanctions occidentales.
Sana, l’agence de presse d’État syrienne, a fait savoir que les contrats permettaient l’extraction et la production sur les principaux sites pétroliers, dont un gisement de pétrole dans le nord-est de la Syrie et un gisement de gaz au nord de la capitale Damas, par deux sociétés russes: Mercury LLC et Velada LLC.
Cette annonce est conforme à la stratégie du régime syrien de permettre aux ‘États amis qui nous ont soutenus pendant la guerre’ d’en récolter les fruits. Après que la Russie et l’Iran l’aient aidé à reprendre la majeure partie de son territoire, Assad compte désormais sur ces mêmes alliés pour la reconstruction de la Syrie.
Les gisements de pétrole se concentrent principalement dans l’est du pays. Avant que les violences n’éclatent, la Syrie produisait environ 380.000 barils par jour. L’année dernière, ce n’était plus que 24.000 barils, soit une baisse de plus de 90%. Avant la guerre, les revenus pétroliers représentaient plus d’un quart du budget gouvernemental.
Contrôle
Il est donc important que le régime reprenne sa production le plus rapidement possible. Et Moscou a obtenu les droits exclusifs pour reconstruire le secteur syrien du pétrole et du gaz. Cependant, il y a un problème: les alliés américains et kurdes contrôlent toujours les principaux gisements de pétrole.
Nous gardons le pétrole, souvenez-vous-en. Nous voulons le pétrole, 45 millions de dollars par mois
Donald Trump, président des États-Unis
Et le président américain, Donald Trump, ne compte pas y renoncer: ‘Nous gardons le pétrole, souvenez-vous-en. Nous voulons le pétrole, 45 millions de dollars par mois’, a-t-il en effet déclaré lors d’un discours à Chicago début novembre. Bien que le président Trump ait annoncé en octobre qu’il retirerait ses troupes de Syrie, plusieurs centaines d’hommes sont restés sur place pour conserver le pétrole. Lundi dernier, un convoi américain s’est même déplacé de l’Irak voisin vers le nord-est de la Syrie, les États-Unis anticipant probablement la décision du parlement syrien.
En réaction, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a souligné que les tentatives américaines de contrôler les champs pétroliers syriens étaient ‘illégales’ et équivalaient à du ‘vol’.