Principaux renseignements
- La Russie a lancé son premier missile balistique intercontinental (ICBM), le RS-26 Rubezh, d’une portée de 6 000 kilomètres.
- Il s’agit en fait d’un missile hypersonique à moyenne portée appelé Oreshnik 9M729, qui pourrait être une version modifiée du Rubezh.
- Poutine a qualifié le test de « réussi » et l’a justifié comme une réponse à l’utilisation de missiles occidentaux contre la Russie.
L’Ukraine affirme que la Russie a lancé son premier missile balistique intercontinental (ICBM), le RS-26 Rubezh, d’une portée de 6 000 kilomètres. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré par la suite que le lancement concernait en fait un missile hypersonique à moyenne portée appelé Oreshnik 9M729, qui pourrait être une version modifiée du Rubezh. M. Poutine a qualifié l’essai de « réussi » et l’a justifié comme une réponse à l’utilisation de missiles occidentaux contre la Russie. Il a affirmé que l’Oreshnik, bien que classé comme étant de moyenne portée, possède des caractéristiques comparables à celles d’un ICBM.
Selon M. Poutine, le missile atteint une vitesse de Mach 10, soit 2,5 à 3 kilomètres par seconde, ce qui le rend indétectable par les systèmes américains actuels de défense aérienne et antimissile en Europe. Le RS-26, quant à lui, est un missile routier mobile à propergol solide, précédemment décrit comme un dérivé plus petit de l’ICBM RS-24 Yars. Son développement a débuté en 2008 à l’Institut de technologie thermique de Moscou. Il mesure près de 12 mètres de long pour un diamètre légèrement inférieur à deux mètres.
Intimidation?
Mark Cancian, conseiller principal au Center for Strategic and International Studies, a indiqué à la BBC que les États-Unis avaient détecté le lancement d’un ICBM par l’armée russe. Selon les spéculations, les deux missiles pourraient être essentiellement identiques ou très similaires. La stratégie du Kremlin pourrait consister à créer l’illusion d’un missile nouvellement développé aux capacités inconnues, dans le but d’inspirer la crainte à l’Occident en exploitant l’ambiguïté et en exagérant les avancées technologiques de la Russie.
Svetlana Shcherbak, experte à Defense Express, décrit cette stratégie comme une tentative délibérée de confondre les adversaires sur les véritables capacités d’un pays. Ce faisant, Poutine cherche à exploiter cette ambiguïté comme une arme psychologique pour intimider et faire chanter le monde civilisé.
Le missile Oreshnik
Le missile Oreshnik représente une autre arme de pointe dans l’arsenal russe. Selon Poutine, il s’agit d’un missile balistique hypersonique capable de voyager à dix fois la vitesse du son, ce qui le rend pratiquement impossible à intercepter par les systèmes de défense aérienne actuels. Il aurait une portée de 5 000 kilomètres, ce qui constitue une menace directe pour une grande partie de l’Europe et la côte ouest des États-Unis.
L’Oreshnik intègre également une technologie avancée de rentrée multiple, ce qui signifie qu’il peut transporter plusieurs ogives qui se séparent pendant le vol pour attaquer des cibles indépendamment les unes des autres. Selon l’expert militaire Anatoly Matviychuk, le missile pourrait transporter entre six et huit ogives, potentiellement nucléaires ou conventionnelles. Yuri Podolyaka, un blogueur ukrainien pro-russe, a affirmé que cette arme pourrait être en service actif depuis un certain temps.
Réponse de l’Ukraine
L’Ukraine a réagi rapidement à l’incident, son armée de l’air affirmant que la Russie avait tiré un missile balistique intercontinental contre Dnipro. Le Pentagone a réfuté cette affirmation, précisant que la Russie avait utilisé une version modifiée du RS-26 Rubezh, un ICBM terrestre. Bien que la portée du missile soit inférieure à celle d’un ICBM conventionnel (défini par une portée minimale de 5 500 km), l’attaque est considérée comme une menace sérieuse pour l’Ukraine et une provocation mondiale.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé l’utilisation de cette nouvelle arme comme une « escalade claire et grave », appelant à une condamnation internationale en raison de l’intensification continue du conflit par la Russie. L’Oreshnik serait un dérivé du missile balistique RS-26, dont le développement a débuté en Russie en 2008. Ce missile mobile à combustible solide a été initialement conçu pour répondre aux limites fixées par le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), signé par les États-Unis et la Russie en 1987 pour restreindre les missiles d’une portée comprise entre 500 et 5 500 kilomètres.
Inquiétudes
Le lancement du missile « Oreshnik » et l’avertissement de Poutine concernant l’extension du conflit ont accru les inquiétudes mondiales concernant une escalade qui pourrait s’étendre au-delà des frontières de l’Ukraine. La technologie avancée de ce nouveau missile et la volonté apparente de la Russie de l’utiliser en réponse aux actions de l’Occident amplifient les tensions et augmentent le risque d’une confrontation plus large.
Le retrait du traité FNI a permis aux deux pays de développer et de déployer des missiles tels que le RS-26 sans restrictions, ce qui a suscité des inquiétudes au niveau mondial quant à l’éventualité d’une nouvelle course aux armements.
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