Principaux renseignements
- La Russie intensifie les tactiques de guerre hybride contre les pays de l’OTAN par le biais de la propagande, du sabotage et de l’interférence électronique.
- Les accusations sous fausse bannière contre les pays occidentaux visent à susciter la méfiance et à affaiblir le soutien à l’Ukraine au sein de l’OTAN.
- En présentant les pays occidentaux comme des agresseurs, la Russie cherche à justifier auprès de sa population des actions militaires potentielles contre l’OTAN.
Les actions de la Russie suscitent des inquiétudes quant à une éventuelle escalade vers un conflit plus large avec l’OTAN. L’Institute for the Study of War (ISW) estime que ces actions représentent la « phase 0 » des préparatifs d’une telle guerre.
Guerre psychologique
Cette phase implique l’intensification de la propagande et des opérations psychologiques contre les nations occidentales. Depuis son invasion de l’Ukraine, la Russie a été accusée de mener une campagne de guerre hybride contre les membres de l’OTAN en utilisant des tactiques telles que le sabotage, l’interférence électronique, le brouillage du GPS et l’incendie criminel.
Ces dernières semaines ont été marquées par une recrudescence de ces activités hybrides, l’incursion d’un drone dans l’espace aérien polonais en étant un exemple notable. Selon l’ISW, cette activité coordonnée indique que la Russie s’oriente vers un niveau de conflit plus élevé. Bien que le moment et la décision d’une telle escalade restent incertains, les analystes soulignent la planification à long terme de Moscou.
Propagande comme arme dans la stratégie de guerre russe
La propagande joue un rôle clé dans les préparatifs de la Russie. L’ISW met en avant un exemple où le service de renseignement extérieur russe (SVR) a accusé le Royaume-Uni de préparer des attaques sous faux drapeau en utilisant des soldats russes combattant en Ukraine. Le SVR a affirmé que ces attaques viseraient des navires ukrainiens ou civils dans les ports européens, accusant la Chine de fournir l’équipement nécessaire.
Cette accusation fait suite à une série d’allégations similaires de faux drapeaux visant d’autres pays européens, ce qui laisse supposer une campagne de désinformation délibérée et coordonnée. L’objectif est de semer la discorde au sein des sociétés occidentales et de saper la détermination de l’OTAN. En instillant la crainte qu’un soutien à l’Ukraine n’entraîne une recrudescence des attaques russes, Moscou espère faire pression sur les pays européens pour qu’ils prennent des décisions favorables à la Russie.
Justification intérieure
Sur le plan intérieur, cette campagne présente les acteurs occidentaux comme des agresseurs, ce qui pourrait justifier aux yeux du public russe les futures actions de la Russie contre l’OTAN. L’activité des drones signalée par divers pays de l’UE et de l’OTAN depuis l’incident en Pologne souligne encore ces préoccupations. Alors que la Russie nie toute implication, ses représentants tentent de détourner la responsabilité en suggérant d’autres coupables, comme l’Ukraine. (jv)
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