La Russie a procédé à un test d’arme antisatellite et a ainsi généré des débris dans l’espace qui ont mis en danger la sécurité de la Station Spatiale internationale. Un comportement jugé « dangereux et irresponsable » par les États-Unis.
Quelques jours seulement après avoir évité une collision avec des débris spatiaux chinois, la Station Spatiale internationale (ISS) a de nouveau été en mauvaise posture. Suite à des tests russes d’une arme antisatellite, la station aurait en effet pu entrer en collision avec les débris que le tir a générés. Un danger bien réel qui a contraint l’équipage de la station à se réfugier dans les vaisseaux amarrés à la station. En cas de danger imminent, les astronautes étaient ainsi en mesure de procéder à une évacuation d’urgence. Fort heureusement, ce ne fut pas le cas.
Bien que tout soit rentré dans l’ordre, les États-Unis n’ont pas manqué de critiquer l’action de la Russie. Ses tests ont en effet généré un nombre important de débris en orbite terrestre, mettant en danger la sureté de l’ISS. « La Russie a conduit de façon irresponsable un test destructeur de missile antisatellite à ascension directe à l’encontre de l’un de ses propres satellites », a indiqué Ned Price, porte-parole du département d’État américain, soulignant que le comportement de la Russie était « dangereux et irresponsable ».
Un risque de collision 4 fois plus important
En testant son arme antisatellite, la Russie aurait « généré plus de 1.500 débris orbitaux traçables, et des centaines de milliers de morceaux plus petits de débris orbitaux qui menacent désormais les intérêts de toutes les nations ». Sachant que l’ISS se déplace à une vitesse de 28 000 km/h autour de la Terre, les risques de collision avec des débris spatiaux sont plus que présents et ne cessent d’augmenter à mesure que les débris augmentent.
Selon l’administrateur de la NASA, Bill Nelson, les risques de collision sont désormais 4 fois plus importants. Toutes les 90 minutes, la Station Spatiale internationale se trouve à proximité ou traverse le nuage de débris russes.
L’ISS n’est évidemment pas la seule à être menacée. Les autres satellites et engins spatiaux en orbite terrestre font également face à un risque accru de collision.
Militariser l’espace
Pour les États-Unis, outre la mise en danger de l’ISS, ces tests montrent « clairement que les affirmations de la Russie selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace sont fallacieuses et hypocrites ». « Nous regardons de près le type de moyens que la Russie semble vouloir développer », a déclaré le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
Ce n’est pas la première fois que les États-Unis accusent la Russie de vouloir transformer l’espace en champ de bataille. En décembre 2020 déjà, le général James Dickinson, commandant du commandement spatial américain, avait indiqué « la Russie affirme publiquement qu’elle s’efforce d’empêcher la transformation de l’espace extra-atmosphérique en champ de bataille, mais en même temps, Moscou continue de militariser l’espace en développant et en mettant en service des capacités en orbite et au sol qui cherchent à exploiter la dépendance des États-Unis à l’égard des systèmes spatiaux », suite à trois tests de missiles antisatellites russes.