La révolution électrique automobile virera-t-elle au cauchemar pour les mécaniciens ?

Si les nouvelles voitures s’électrifient en masse, alors les métiers du secteur de l’automobile risquent de se retrouver face à une crise de l’emploi. Mécaniciens et autres garagistes vont voir leur métier changer drastiquement dans les années à venir. Une évolution qui fait peur, mais pour laquelle apparaissent déjà des formations.

Alors que le secteur de la construction automobile se retrouve à devoir changer drastiquement son paradigme énergétique, abandonnant aussi vite que possible les énergies fossiles pour embrasser pleinement l’électricité, il se retrouve d’autant plus confronté aux difficultés d’approvisionnement en puces électroniques. Or, ces petites perles de complexité d’ingénierie si difficiles à fabriquer et si nécessaire à notre économie se font omniprésentes dans les voitures modernes, au risque de forcer l’évolution des métiers qui gravitent autour de l’automobile.

« Moins d’emplois de type ouvrier »

Le quotidien Le Soir alarme ainsi sur les craintes des filières mécaniques quant à l’évolution des métiers et, par conséquent des débouchés professionnels pour leurs étudiants. « Il y aura indubitablement moins d’emplois de type ouvrier dans les concessions dans les dix années à venir », prédit au quotidien Jean-Paul Sellekaerts, secrétaire permanent du syndicat FGTB. « Dans quelle proportion ? C’est impossible à évaluer avec précision, mais dans la mesure où les moteurs électriques comportent moins de pièces mécaniques et sont moins soumis à l’usure, il y aura forcément moins de boulot pour les mécaniciens. » Il est vrai que l’argument de la durabilité est très présent dans le marketing consacré aux voitures électriques, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour ceux dont c’est le métier de réparer des véhicules.

Pourtant, le secteur s’adapte, et des formations apparaissent afin d’offrir aux mécaniciens des formations spécialement dédiées à l’entretien des véhicules électriques, tant sur l’angle du dépannage que sur celui de la sécurité, et ce en Belgique comme en France.

Des métiers déjà en pénurie

Une nécessité qui d’ailleurs n’est pas motivée que par la transition énergétique, mais aussi par les pénuries de personnel qualifié du secteur mécanique : parmi les métiers considérés comme « en demande » sur le site du Forem, l’agence wallonne de l’emploi, on trouve des postes tels que carrossier, ajusteur mécanicien ou encore technicien de maintenance automobile, avec un fort accent sur l’aspect électrique du métier. Les campagnes pour populariser ce genre de filière auprès des jeunes se multiplient d’ailleurs dans la région. Car pour l’instant, transition électrique ou non, ce sont les jeunes profils qui manquent dans le métier. Une manière donc aussi, peut-être, d’offrir un nouveau visage à la profession.

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