La ministre des Pensions, Karine Lalieux (PS), a préparé une proposition visant à taxer progressivement les pensions complémentaires à partir d’un capital de 319.000 euros, rapporte La Libre. L‘organisation patronale FEB, entre autres, craint que cela ne nuise à la crédibilité de l’ensemble du système.
Dans l’actualité : La pension complémentaire – également appelée deuxième pilier des pensions – est l’épargne constituée par le travail en complément de la pension légale. Lalieux envisage de taxer plus lourdement les 4 % de pensions complémentaires les plus élevées, comme cela a été révélé en février dernier. Mardi, cette proposition a été divulguée par La Libre.
En chiffres : Aujourd’hui, toutes les pensions complémentaires bénéficient d’un régime fiscal favorable afin d’encourager l’accumulation d’une pension complémentaire. Ceux qui restent actifs en tant que salariés jusqu’à l’âge de 65 ans ne paient que 10 % d’impôt pour le capital qu’ils accumulent. Lalieux souhaite relever ce seuil à partir d’un capital de 319 000 euros :
- Entre 319.000 euros et 478.000 euros : 20 % d’impôt
- Entre 478.000 euros et 679.500 euros : 25%.
- Au-delà de 679 500 euros : 33 %.
Les réactions : Les experts craignent qu’une modification des règles fiscales – même si elle ne concerne que la tranche supérieure des 4 % de capitaux les plus élevés – n’ait un effet dissuasif général et ne soit considérée comme un manquement à la parole donnée, ce qui remettrait en cause l’ensemble du système.
Quelques réactions sur Twitter :
- « Bien joué », a ironisé Pieter Timmermans, le président de la fédération des employeurs FEB. « On encourage d’abord les entreprises et les travailleurs à investir dans les pensions complémentaires. Lorsqu’ils l’auront fait, on les taxe. Dans leur récent accord, les partenaires sociaux demandent unanimement de ne pas agir de la sorte et de ne pas hypothéquer la poursuite de l’expansion des pensions complémentaires. »
- « Comment s’assurer que bientôt plus personne n’épargnera pour sa retraite ? En sapant la sécurité juridique des deuxième et troisième piliers et en revenant sur toutes les promesses faites. Quelle stratégie perfide », écrit l’économiste Peter De Keyzer.
Le contexte : la Vivaldi doit encore accoucher d’une nouvelle réforme des pensions. La première mouture n’a pas été jugée « budgétairement neutre, ce qui pose notamment un problème à la Commission européenne, qui retiendra une partie de l’enveloppe du plan de relance, si tel n’est pas le cas. Alexander De Croo s’attèle à faire aboutir le dossier dans les prochaines semaines, aux côtés de la réforme fiscale et de l’accord avec Engie sur le nucléaire.
BL