“La prochaine récession sera provoquée par une pénurie de diesel”

Les prix du pétrole pourraient encore augmenter au cours des 12 à 18 prochains mois pour atteindre 200 dollars le baril. C’est ce que l’on peut lire dans une analyse de Philip K. Verleger, qui conseille le Congrès américain sur les prix des matières premières. Verleger prédit que d’ici 2020, une pénurie  de gasoil provoquera une récession économique.

“Les prix catastrophiquement élevés du pétrole vont provoquer une récession”, dit Verleger. « Les prix du pétrole sur le marché vont au moins doubler. Ensuite, ‘the sky the limit’ et les prix grimperont même à 400 $ le baril », découvre-t-on dans l’analyse.

Aujourd’hui, un baril de pétrole vaut entre  65 et 74 $ (entre 56 et 63 euros). D’autres analystes et observateurs soulignent également que les réserves mondiales de pétrole sont limitées et que les prix du pétrole passeront de 90 à 100 dollars le baril après le début des sanctions contre l’Iran le 4 novembre.

L’Iran n’est pas le plus gros problème des marchés pétroliers

Mais l’Iran n’est pas le plus gros problème des marchés pétroliers. À l’instar de la banque d’investissement Morgan Stanley, Verleger craint que les producteurs de pétrole ne soient pas suffisamment préparés à la transition vers le diesel à faible teneur en soufre, un carburant plus propre qui doit permettre de réduire les émissions de manière effective.

Selon Morgan Stanley, la mise en oeuvre de règles plus strictes pour le carburant de l’industrie du transport maritime se traduira par une demande croissante de distillats moyens, ce qui augmentera la demande de pétrole brut de 1,5 million de barils par jour. Cela portera les prix du pétrole à 90 dollars le baril en 2020, a écrit la banque d’investissement plus tôt cette année.

Un nombre insuffisant de raffineries équipées pour produire des distillats moyens

Mais selon Verleger, il existe un nombre insuffisant latent de raffineries équipées pour produire ce carburant, ce qui limitera l’approvisionnement et fera augmenter les prix. Comme la majeure partie du secteur du commerce dépend toujours du diesel, cela ne pourra qu’affecter directement l’économie. Toujours selon l’analyse, la moitié des raffineries ne peuvent aujourd’hui produire du carburant conforme à la nouvelle réglementation.

Une déclaration qui a également confirmée par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans ses dernières prévisions pour 2023. “Les raffineries seront confrontées à d’énormes défis lors de la mise en œuvre des nouvelles normes en matière de soufre”, a déclaré l’AIE. Les analystes énergétiques sont également préoccupés par la transition en 2020 vers les carburants à faible émission pour les navires de mer, tels que les navires-citernes. Des effets bien plus importants que supposés

Mais Verleger prédit que les effets seront beaucoup d’autant plus grands que la demande pour le diesel augmentera. Il prédit un effondrement économique parce que le secteur pétrolier n’a pas la capacité nécessaire pour fournir plus de carburant à faible teneur en soufre à l’industrie maritime, alors qu’il doit aussi répondre aux exigences d’autres clients existants tels que les agriculteurs, les camionneurs, les chemins de fer, etc.

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