Principaux renseignements
- La présidente de la BCE a fait part de ses préoccupations concernant les effets potentiels sur l’économie de l’UE de l’évolution des politiques commerciales des États-Unis.
- Le maintien de taux d’intérêt « suffisamment restrictifs » n’est plus nécessaire, ce qui suggère une évolution possible vers un niveau de taux d’intérêt neutre.
- Les inquiétudes concernant les droits de douane américains potentiels et les défis nationaux ont suscité l’appréhension des milieux d’affaires européens.
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a exprimé des inquiétudes quant aux impacts potentiels sur l’économie de l’UE découlant des changements dans les politiques commerciales américaines sous la future administration du président élu Donald Trump.
Lagarde a souligné la possibilité d’un ralentissement de la croissance économique si la nouvelle administration américaine met en œuvre des droits de douane et si les tensions géopolitiques entraînent une augmentation des prix de l’énergie et des coûts de transport, lors d’une conférence marquant le 10e anniversaire de la Lituanie dans la zone euro. Elle a souligné que la BCE continuera à baisser les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation, mais que les inquiétudes concernant la croissance économique persistent.
Avantages et inconvénients potentiels
Lagarde a reconnu que les perspectives économiques pouvaient être à la fois positives et négatives. Les aspects positifs comprennent une croissance soutenue des salaires et des augmentations substantielles des bénéfices. Cependant, elle a également cité des aspects négatifs potentiels tels que les développements géopolitiques, y compris les altérations des politiques commerciales américaines.
Un éventuel passage à un niveau de taux d’intérêt neutre
Elle a indiqué qu’il n’était plus nécessaire de maintenir des taux d’intérêt « suffisamment restrictifs », ce qui laisse présager un passage à un niveau de taux d’intérêt neutre. Ce changement reflète la baisse de l’inflation, qui est passée d’un pic de 10,6 pour cent à la fin de 2022 à 2,3 pour cent. Bien que l’inflation ait diminué, des inquiétudes subsistent quant à la lenteur de la croissance économique, les projections indiquant une croissance de 0,8 pour cent cette année et de 1,3 pour cent l’année prochaine, selon la Commission européenne.
Inquiétudes concernant d’éventuels droits de douane américains
Les inquiétudes concernant d’éventuels droits de douane américains sur les produits importés ont suscité l’anxiété des entreprises européennes, car les exportations sont un moteur essentiel de la croissance économique et de l’emploi en Europe. Les défis intérieurs ajoutent également à l’incertitude. En France, la démission du Premier ministre Michel Barnier à la suite d’une motion de censure a privé le pays d’un gouvernement opérationnel et d’une majorité parlementaire claire pour s’attaquer au déficit budgétaire. Les élections françaises ne pourront pas se tenir avant le mois de juin, ce qui ne fera qu’exacerber l’instabilité.
La coalition au pouvoir en Allemagne
Dans le même temps, la coalition gouvernementale allemande s’est dissoute en novembre et de nouvelles élections nationales sont attendues en février. La formation d’un nouveau gouvernement devrait prendre plusieurs semaines à la suite de négociations de coalition, laissant les deux principales économies de la zone euro politiquement instables pour une période prolongée.