La note est prête, la Vivaldi sur les rails, mais un wagon manque toujours à l’appel : le CD&V

Les réunions se poursuivent. Après les socialistes et les Verts, Egbert Lachaert (Open VLD) va rencontrer le CD&V. Tout le monde se concentre sur la Vivaldi. Une note de 50 pages a même été rédigée. Les démocrates-chrétiens se résoudront-ils à lâcher la N-VA ?

La Vivaldi est dans sa phase de test critique. La note d’Egbert Lachaert, rédigée par sa cheffe de cabinet Caroline Deiteren (Open Vld), est prête. Un signal direct à tous les participants.

La phase de formation va-t-elle pouvoir enfin commencer ? Pas si vite. Le momentum politique n’est pas encore rencontré. Et ce pour deux raisons: on ne connait pas encore définitivement le nom de tous les participants, et cette note n’est pas encore fixée en termes de contenu.

Mais cette note a le mérite de donner une impulsion à la formation d’une coalition. Deux hommes se placent au premier rang, mais dans l’ombre, pour faire aboutir le projet : Paul Magnette (PS) et Alexander De Croo (Open Vld). Ces derniers jours, les techniciens des libéraux et des socialistes ont discuté des textes. Et les verts ont également joint les tractations.

‘Personne n’émet de veto, les libéraux semblent prêts à rencontrer des mesures socialistes de grande envergure. Et les Verts envoient également un signal positif: tout est constructif’, nous dévoile un initié. En d’autres termes, l’arc-en-ciel est sur les rails.

La menace ‘noir-jaune

Seulement l’arc-en-ciel ? Oui, le CD&V n’est toujours pas décidé. Leurs revendications sont sur la table. Les deux points chauds sont la réforme institutionnelle et ‘plusieurs dossiers éthiques’. Le hic, c’est que pour le premier point, leur demande ne rencontre pas celle des libéraux: un renforcement des Régions au détriment de l’État fédéral. Sur les dossiers éthiques, difficile de les concilier avec les écologistes et les socialistes.

Lachaert veut lui absolument embarquer le CD&V. Un rôle d’équilibriste pour ne pas déclencher le veto du MR et d’Ecolo essentiellement. ‘Nous n’avons pas encore vu la facture. Une fois qu’on y verra plus clair, on pourra se prononcer sur le fond’, botte en touche le CD&V. Les démocrates-chrétiens ne veulent pas lâcher la N-VA. Se joue en toile de fond la coalition du gouvernement flamand (N-VA, CD&V, Open VLD). On peut y ajouter d’innombrables alliances au niveau local. CD&V et Open VLD avancent en terrain miné.

Une alliance N-VA/Vlaams Belang est-elle possible ? Une certitude: cela bouleversait considérablement le paysage politique flamand. Au sommet du CD&V, on s’en inquiète très sérieusement. Un coup de bluff de la N-VA ? De toute manière, le CD&V placera la barre très haut pour intégrer une Vivaldi. Lachaert laisse officiellement toutes les portes ouvertes. Mais très concrètement, il n’a pas rencontré Bart De Wever depuis le début de sa mission. Un premier appel téléphonique s’est très mal passé, nous dit-on.

‘À quoi bon attendre le CD&V ?’

Tic-tac, il ne reste que quelques semaines avant le vote de confiance de Sophie Wilmès au Parlement, le 17 septembre. Nous avions déjà expliqué qu’il s’agissait avant tout d’une obligation politique et non juridique. Rien n’oblige juridiquement Sophie Wilmès à redemander la confiance au Parlement, mais politiquement, qui la soutiendrait encore dans ses initiatives ? Le 17 septembre est donc clairement une échéance.

Sans le CD&V, l’arc-en-ciel dispose de 75 sièges. C’est court, mais DéFi ne devrait pas mettre des bâtons dans les roues (voire plus ?), et le cdH peut toujours rejoindre l’attelage. Avec deux soucis majeurs: cela ne laisserait que le PTB dans l’opposition côté francophone, et cela placerait les trois plus grands partis flamands dans une position de critique constante.

Lachaert pourra-t-il s’y résoudre ? À un certain moment, difficile de reculer. Certains aimeraient d’ailleurs y arriver dès maintenant: ‘À quoi bon cuisiner une soupe fade, avec CD&V en accompagnement, si on peut préparer une histoire beaucoup plus fraîche, plus enthousiaste, sans ces vieux crocodiles?’, déclare un négociateur.

L’autre plan, c’est le gouvernement d’urgence. Tout le monde serait alors de nouveau convié en recherchant le plus petit dénominateur commun, une formule dans laquelle personne n’est indispensable. Ce scénario n’a pas la préférence des acteurs, surtout des socialistes. Après tout, le MR pourra alors statuer: ‘Pourquoi ne pas maintenir Sophie Wilmès dans le rôle de Première?’.

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