La Norvège recherche des technologies capables de recycler le lithium des batteries de manière rentable à l’avenir. Actuellement, le produit termine généralement son cycle de vie en tant que déchet…
Les scientifiques de l’Université norvégienne des sciences et technologies (NTNU) espèrent mettre au point un processus qui faciliterait la récupération du lithium. Ils ont mis en place le projet Lithium Battery Recycling (Libres) à cet effet.
Déchets
Le lithium est un composant crucial des batteries des voitures électriques. Ce métal est une matière première relativement rare, mais son recyclage n’est pas non plus évident pour le moment. L’opération n’apporte généralement que peu de gains sur le plan financier. Le lithium finit donc souvent comme un vulgaire déchet, ce qui signifie que de grandes quantités de ressources précieuses et rares sont perdues.
Dans le passé, les batteries norvégiennes étaient exportées vers la Chine pour y être recyclées. Cependant, cette dernière n’accepte plus les importations de déchets électroniques. Les batteries sont désormais envoyées en Europe, en Amérique du Nord et dans d’autres pays asiatiques pour triage et recyclage ultérieurs.
‘Ce recyclage se fait par incinération, procédé grâce auquel le cuivre et le nickel peuvent être récupérés’, explique Sulalit Bandyopadhyay, responsable de recherche et spécialiste des technologies chimiques à l’Université norvégienne. ‘Cependant, le lithium est perdu dans ce processus de combustion.’
‘Nous voulons développer une technologie qui facilite également la récupération du lithium’, souligne Bandyopadhyay. ‘Et l’hydrométallurgie est une solution possible.’
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Dans l’hydrométallurgie, la matière première est d’abord dissoute dans l’eau, après quoi le produit souhaité peut être extrait sous forme de précipité. Cette application est déjà utilisée, entre autres, pour l’extraction de nickel ou de zinc.
Bandyopadhyay espère, en collaboration avec les sociétés Norsk Hydro, Glencore Nikkelverk et Keliber, démarrer une usine pilote de récupération du lithium d’ici cinq ans. Trois ans plus tard, des opérations commerciales devraient être possibles.
Selon les chercheurs, la Norvège est extrêmement adaptée au recyclage du lithium, le pays possédant une grande flotte de voitures électriques. ‘Actuellement, le recyclage du lithium n’est pas une activité rentable’, admet Bandyopadhyay. ‘Après tout, seuls de petits volumes sont disponibles.’ ‘Nous avons affaire à une industrie jeune. La batterie d’une voiture électrique a une durée de vie d’environ dix ans. La plupart des batteries sont donc toujours utilisées. Cependant, d’ici quelques années, davantage de batteries en fin de vie seront disponibles pour le recyclage. Cela permettra d’augmenter les marges bénéficiaires du recyclage.’