Après l’ancien directeur radio de Classic 21, Marc Ysaye, le président Georges-Louis Bouchez (MR) a sorti un nouveau lapin blanc de son chapeau : l’ancienne miss Belgique Julie Taton. De quoi chambouler les listes fédérale et régionale dans le Hainaut, avec forcément quelques critiques en interne.
- “Que va-t-elle faire ? Elle a zéro de QI” : l’arrivée de Julie Taton au MR a immédiatement fait grincer quelques dents, au sein de la formation libérale. Ce dimanche, le président du MR a pourtant confirmé sa deuxième place sur la liste fédérale pour le Hainaut, ce qui garantit presque à l’ancienne présentatrice de RTL-TVi et de NRJ un siège à la Chambre.
- Bouchez, lui, tirera la liste. Rappelons qu’en 2019, le Montois, alors 4e sur la liste, avait raté de peu une place à la Chambre, malgré ses 16.500 voix de préférence. Il avait alors été coopté au Sénat.
- Mais la hache de guerre semble avoir été enterrée entre Bouchez et son ex-challenger à la présidence du parti : Denis Ducarme, actuellement président de la fédération du MR en Hainaut. Ce dernier figurera en 3e position sur la liste fédérale et a donc de grandes chances de siéger à la Chambre, au vu du désir de Bouchez de garder sa place de président de parti, voire d’accéder au Seize, rue de la Loi.
- Ce dimanche, lors des vœux du MR dans la province hennuyère, les deux anciens rivaux ont montré leur unité, quitte à surjouer un peu : « Au début, ce n’était pas nécessairement facile avec Georges-Louis« , a reconnu Ducarme. « Mais nous avons en commun le sang de nos valeurs. Ce sont toujours elles que nous avons voulu faire primer (…). Georges-Louis est un grand président. Si nous gagnons, il aura été le principal artisan de cette victoire (…). Merci de mener le MR, merci de mener cette liste pour le Hainaut. »
- « Ducarme a été un ministre, un chef de groupe et un président de fédération très apprécié. Il a le sens du parti chevillé au corps depuis sa plus tendre enfance. Lorsqu’il lui a été demandé de relever le défi à Charleroi, il a répondu à l’appel », a appuyé Bouchez, tout sourire.
- À propos de Julie Taton, Ducarme n’a pas manqué de la défendre : “Elle a été Miss Belgique a 18 ans, c’est vrai, mais sa notoriété va bien au-delà de la Belgique. Elle est également connue en France. C’est une professionnelle des médias qui travaille sur NRJ, une entrepreneuse, quelqu’un qui porte des projets. Pourquoi une jolie femme ne pourrait-elle pas aussi être une femme intelligente ? Il y a encore du machisme dans le milieu politique, c’est un peu cela qui transparait”, a réagi le député pour 7sur7.
- Mais l’arrivée de Julie Taton fait forcément des victimes. À commencer par Marie-Christine Marghem, députée fédérale depuis 20 ans et qui a fait de la question nucléaire le point central de cette législature. Mais la députée tirera cette fois la liste régionale en Wallonie-Picarde (il y a quatre circonscriptions régionales en Hainaut, avec Charleroi, Mons-Borinage et le Centre).
- Mais ce passage en région ne semble pas la déstabiliser. Sur la télé locale Notélé, Marghem a plutôt bien réagi, qualifiant sa position de « place de combat » : « Écoutez, je ne le prends pas trop mal, étant donné la désertion de l’un des nôtres », a commencé Marghem, visant l’ancienne machine à voix du MR en Wallonie-Picarde, Jean-Luc Crucke, parti chez Les Engagés. « Je reprends le combat auprès de mes racines », a-t-elle ajouté, affichant un grand sourire.
- Dans tout ce jeu de chaises musicales, la principale amertume vient en fait de Caroline Taquin. La députée fédérale et bourgmestre de Courcelles espérait la place de Julie Taton sur la liste fédérale. Elle sera finalement deuxième sur la liste de l’arrondissement de Charleroi derrière le ministre wallon du Budget, Adrien Dolimont. Une immense déception, mais pas de quoi déclencher une guerre interne.
- Pour l’arrondissement de Mons-Borinnage, la tête de liste sera occupée par Jacqueline Galant. Et pour l’arrondissement du Centre, c’est le jeune bourgmestre de Braine-le-Compte Maxie Daye qui sera chargé de mener la liste.
