Il règne une grande nervosité à Molenbeek, qui pourrait devenir la première commune de Bruxelles où le PTB ferait partie du gouvernement communal. La maire Catherine Moureaux (PS) serait favorable à cette idée. Mais le reste de la coalition suivra-t-il ?
Principaux renseignements
- Le PS-Vooruit et le PTB se sont alliés à Molenbeek, ce qui pourrait faire de la commune la première à Bruxelles où l’extrême gauche gouverne.
- Un troisième partenaire doit encore être trouvé, et l’équipe de Fouad Ahidar semble être la seule option viable.
- Cette alliance entre le PS-Vooruit et le PTB pourrait avoir des répercussions nationales, car ni Georges-Louis Bouchez ni Conner Rousseau ne sont favorables à cette collaboration.
Les résultats : La liste commune PS-Vooruit a remporté les élections à Molenbeek avec 12 sièges. Le PTB est devenu le deuxième plus grand parti avec 11 sièges. Ensemble, ils forment une majorité très étroite de 23 sièges sur 45. La coalition MR-Open Vld a obtenu 8 sièges, la liste Team Fouad Ahidar en a décroché 7, et la liste locale Molenbeek Autrement en a remporté 4.
En perspective : Catherine Moureaux a déjà une idée claire de ce qu’elle veut.
- En 2018, Moureaux espérait former une majorité avec le PS, le PTB et Ecolo. Cela n’a pas abouti, et elle a finalement formé une coalition avec le MR. Cependant, Moureaux n’a jamais caché son souhait de collaborer à nouveau avec le PTB. Ce dernier a également gagné des voix par rapport à 2018, ce qui rend cette alliance logique selon Moureaux. Elle a entamé des discussions avec le PTB, arguant que « la victoire est clairement à gauche ».
- Une collaboration s’est rapidement mise en place entre Moureaux et le chef de file du PTB, Dirk De Block. Cependant, Moureaux trouve que leur majorité est trop étroite pour gouverner sereinement. Elle est donc à la recherche d’un troisième partenaire. « Nous avons besoin de stabilité pour les six prochaines années », a-t-elle déclaré.
Une seule option de troisième partenaire
À suivre : Le choix du troisième partenaire devient plus clair.
- Moureaux ne se tourne pas vers le MR. La coalition PS-MR a été mise à rude épreuve. Moureaux a été accusée de mauvaise gestion, notamment par des lettres ouvertes de services communaux dénonçant une surcharge de travail et des accusations de népotisme. Le fait que Moureaux ait tenté de nommer comme secrétaire communal l’ancien chef de cabinet de son père, Philippe Moureaux, a également suscité la controverse.
- Le duo PS-PTB a envoyé une invitation à Ecolo-Groen pour rejoindre la coalition, mais les Verts ont décliné, préférant l’opposition après avoir perdu un siège.
- Molenbeek Autrement n’est pas non plus une option. Le chef de file Ahmed El Khannouss avait rompu un accord préalable avec Moureaux en 2012 pour former une coalition avec le MR et Ecolo. Il affirme vouloir rejoindre la nouvelle majorité, mais n’a pas été invité par le PS.
- Il ne reste donc qu’une seule option : Team Fouad Ahidar. Cette liste a déjà travaillé avec le PS et le PTB. « Nous avons peu de divergences et beaucoup de points d’accord », déclare Hamza Zibouh, chef de liste, dans De Morgen. « J’espère recevoir une nouvelle invitation cette semaine, car nous serions ravis de rejoindre cette coalition. »
“Problème majeur” pour Bouchez
Mais : Cette alliance avec le PTB pourrait avoir des répercussions nationales.
- Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a parlé d’un « problème majeur » si le PS ou Vooruit collaboraient avec le PTB, « à tous les niveaux ». Reste à savoir si Bouchez ira jusqu’à rompre des ponts pour cette alliance locale, mais cela pourrait ajouter de la pression aux négociations du gouvernement fédéral.
- Pour Vooruit, une collaboration avec le PTB est également devenue plus compliquée. Sous la pression de son président Conner Rousseau, la section locale de Zelzate a mis fin à son alliance avec le PTB. Le parti d’extrême gauche est désormais dans l’opposition, et Vooruit gouverne Zelzate avec le CD&V et la N-VA.
- À Forest, une autre commune bruxelloise, une coalition de gauche entre le PS-Vooruit, le PTB et Ecolo-Groen reste une possibilité. Cependant, d’autres options sont encore envisageables. Molenbeek est « une situation différente », selon un négociateur bruxellois cité dans De Morgen. « Maintenant qu’Ecolo-Groen est dans l’opposition, il devient difficile de contourner les communistes à Molenbeek. »