• Aujourd’hui, à l’heure où nous écrivons ces lignes, une livre turque s’achète 0,052 dollar américain. À l’exception d’une brève baisse le 17 avril, lorsque le taux de change s’élevait à 0,051 lire, il s’agit du niveau le plus bas jamais atteint.
  Kemal Kiliçdaroglu, l’actuel chef de l’opposition, sera le challenger présumé face au président Erdogan. S’il gagne, dit-il, la banque centrale turque retrouvera son indépendance.
• En 2021, il critiquait déjà les politiques financières d’Erdogan. Il a ensuite du réfuter les allégations du président concernant des réserves de devises étrangères dans son coffre-fort personnel.
• Pour la Turquie, actuellement en mauvaise posture économique, les perspectives financières pourraient jouer un rôle dans l’isoloir. À cet égard, Erdogan pourrait jouir d’une confiance moindre que son adversaire. Ses déclarations contraires aux connaissances économiques de base – comme lorsqu’il a affirmé que « des taux d’intérêt plus élevés créent en fait de l’inflation » – resteront dans l’esprit des électeurs.

Une lutte contre l’inflation qui laisse pantois

• La Turquie lutte contre une inflation élevée depuis plusieurs années. En 2018, elle a dépassé les 20 %, avant de retomber à 10 % un peu plus tard. Mais à l’automne 2022, la dépréciation de la monnaie a grimpé à plus de 80 %.
• Erdogan a minimisé le problème. Lorsque le gouverneur de la banque centrale turque a été remplacé par Şahap Kavcıoğlu, un partisan de la politique du président, la monnaie s’est à nouveau détériorée. Il a réduit les taux d’intérêt de 19 % à 14 %. Rien qu’en 2021, la monnaie a perdu 44 % de sa valeur.
• L’élection présidentielle turque aura lieu le 14 mai 2023 , en même temps que les élections législatives. On verra bien que les Turcs choisiront d’élire pour un mandat de 5 ans, mais le clan Erdogan semble de moins en moins confiant, alors que la société est politiquement très divisée.

MB