Principaux renseignements
- La Hongrie ignore les pressions exercées par l’UE pour qu’elle mette fin à ses importations d’énergie russe. Selon le pays, il n’existe pas suffisamment d’alternatives.
- Le président Trump exhorte les alliés de l’OTAN à cesser d’acheter du pétrole russe et suggère que l’Europe ne fait pas assez pression sur Poutine.
- L’UE envisage des restrictions commerciales sur l’oléoduc Druzhba, une voie d’approvisionnement essentielle pour les raffineries hongroises et slovaques.
Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a déclaré que son pays continuerait à compter sur les ressources énergétiques russes malgré la pression internationale croissante. Il a exprimé cette position lors d’une interview pendant l’Assemblée générale des Nations Unies, affirmant que la Hongrie ne dispose pas des infrastructures nécessaires pour garantir un approvisionnement énergétique alternatif.
Szijjártó a reconnu l’appel de Donald Trump pour que les alliés de l’OTAN cessent d’acheter du pétrole russe, mais a souligné la dépendance de la Hongrie à l’égard de ces importations pour sa sécurité énergétique nationale. Il a décrit l’idée d’obtenir du pétrole et du gaz à partir d’autres sources comme une aspiration souhaitable mais irréalisable en raison des limites des infrastructures existantes.
Influence de Trump
La demande de Trump fait suite à des échéances précédentes fixées à la Russie pour qu’elle progresse vers la fin de la guerre en Ukraine, qui se sont écoulées sans action. Certains alliés ont mis en doute la sincérité de ses intentions concernant l’augmentation de la pression sur Vladimir Poutine, spéculant qu’il pourrait tenter de rejeter la responsabilité sur l’Europe.
La Hongrie et la Slovaquie se distinguent comme les principaux résistants aux appels à l’arrêt des importations d’énergie en provenance de Russie. Ces pays reçoivent du pétrole par l’oléoduc Druzhba, une voie d’approvisionnement vitale pour leurs raffineries. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, proche allié idéologique de Trump, n’a cessé de lui apporter son soutien tout en entretenant des relations cordiales avec le Kremlin et en critiquant l’Ukraine.
Action potentielle de l’UE
L’UE envisage des restrictions commerciales qui pourraient réduire ou interrompre les livraisons de pétrole via l’oléoduc Druzhba, ce qui permettrait de contourner la nécessité d’un consentement unanime de tous les États membres.
Les dirigeants européens ont à plusieurs reprises exhorté la Hongrie et la Slovaquie à cesser leurs achats de pétrole russe, mais leurs appels sont restés lettre morte. Le président finlandais, Alexander Stubb, un interlocuteur fréquent de Trump, identifie deux éléments clés dans la récente prise de position de Trump : l’arrêt des achats européens de pétrole et de gaz russes, et l’imposition de droits de douane à la Chine.
Nouvelles sanctions
Stubb souligne l’importance de faire pression sur la Hongrie et la Slovaquie pour qu’elles se conforment au premier élément, reconnaissant que les outils juridiques pour les tarifs douaniers sont limités, mais suggérant la possibilité de mettre en œuvre des sanctions plus sévères.
Le ministre polonais des Affaires étrangères, Radosław Sikorski, a exprimé son soutien à l’appel de Trump à l’Europe de cesser d’acheter du pétrole russe, exhortant la Hongrie à envisager des sources alternatives telles que celles disponibles dans le sud.
Pression de Bruxelles
Interrogé sur les pressions européennes, Szijjártó a qualifié les responsables d’Europe occidentale de « fanatiques » et a déploré l’absence de dialogue constructif fondé sur le bon sens. Il a souligné l’amélioration des relations entre la Hongrie et les États-Unis, affirmant que la Hongrie est le seul gouvernement européen à espérer la réélection de Trump. Szijjártó a qualifié les États-Unis d’allié précieux et a comparé leur soutien à la pression perçue émanant de Bruxelles. (fc)
Suivez également Business AM sur Google Actualités
Si vous souhaitez accéder à tous les articles, abonnez-vous ici!

